À notre connaissance il n’y a pas eu d’étude menée en France sur l’information et la reprise de l’activité sexuelle après prothèse totale de hanche (PTH). Aussi nous avons analysé une cohorte de patients ayant eu une PTH avec pour objectifs : (1) d’évaluer le délai de reprise de l’activité sexuelle ; (2) si c’était un sujet abordé entre patient et chirurgien et si le patient était demandeur d’information ; (3) d’évaluer les modalités et le vécu de la reprise d’activité sexuelle des patients selon leurs caractéristiques démographiques.

L’hypothèse était que l’âge et le sexe du patient influençait le délai et les modalités de cette reprise.

Nous avons mené une étude monocentrique prospective de patients suivis consécutivement durant six mois après PTH. Il leur était fourni un questionnaire anonyme rapportant : l’activité sexuelle préopératoire et modalités de reprise postopératoire, l’information délivrée par le chirurgien, et le souhait d’une information. Les données démographiques rapportées dans les questionnaires étaient l’âge et le sexe du patient.

Au final, 101 patients ont été inclus dont 49 encore actifs sexuellement. Trente-cinq des 49 patients actifs sexuellement en préopératoire (71,4 %) avaient rapporté une fréquence des rapports sexuels identiques en postopératoire. Quatre patients (8,2 %) n’ont pas repris d’activité sexuelle durant le suivi. Les patients âgés étaient moins demandeur d’information (OR=0,95 [0,91 ;0,99] (p=0,01)). Les hommes reprenaient une activité sexuelle similaire à leur état préopératoire plus souvent que les femmes en fréquence (18/20 vs 17/29 (p=0,02)), et en qualité de positions sexuelles (15/20 vs 9/29 (p=0,003)). De plus, les hommes reprenaient en moyenne durant les trois premières semaines (10/20 (p=0,02)), contrairement aux femmes majoritairement après six semaines (13/29 (p=0,03)). L’âge n’avait pas d’impact sur le délai de reprise d’une activité sexuelle (ρ=0,0868 ; IC95 % [−0,205 ;0,365] (p=0,56)).

Ainsi, 71,4 % des patients actifs sexuellement en préopératoire rapportaient une fréquence des rapports sexuels identiques à 6 mois après pose d’une PTH. La principale difficulté quel que soit le sexe était l’appréhension d’une luxation, en partie due à une information préopératoire insuffisante. Les hommes reprenaient une activité sexuelle plus précocement. L’âge n’impactait pas le délai de retour à une activité sexuelle, à condition que les patients aient conservé une activité sexuelle en préopératoire.

IV ; étude prospective sans groupe contrôle.