L’insuffisance rénale aiguë (IRA) est une pathologie complexe avec une mortalité hospitalière importante. Cette étude avait pour objectif de décrire les aspects épidémiologiques, cliniques, étiologiques et évolutifs de l’IRA dans le but d’améliorer sa prise en charge.

Il s’est agi d’une étude rétrospective, descriptive et analytique qui s’est déroulée en 2018 dans un service de néphrologie en Afrique subsaharienne.

Tous les patients hospitalisés et ayant une IRA selon la définition KDIGO 2012, ont été inclus. Des facteurs de mauvais pronostic ont été recherchés. Un seuil de significativité p<0,05 a été retenu.

Nous avons colligé 109 cas d’IRA sur un total 364 patients hospitalisés soit une incidence de 29,94 %. L’âge moyen des patients était de 40,63±21,49 ans et le sexe ratio de 1,32. Les principaux signes cliniques étaient les vomissements (45,87 %), la déshydratation (41,28 %) et l’oligo-anurie (40,36 %). Les moyennes de la créatininémie, de l’urée et du taux d’hémoglobine étaient respectivement de 935,65±568,32μmol/L, 32,82±18,75mmol/L et de 8,69±3,21g/dL. Les étiologies de l’IRA étaient dominées par la déshydratation (43,12 %), les infections (14,67 %) dont le paludisme (11,92 %) et la prise de toxiques (11,92 %). L’IRA était organique dans 45,87 % et fonctionnelle dans 43,12 % des cas. L’hémodialyse était indiquée chez 16,51 % des patients et a été effective dans 55,55 %. Le taux de récupération totale de la fonction rénale était de 69,72 %. Nous avons noté 11,92 % de décès. Le sexe féminin était associé à un taux de mortalité plus élevée (p=0,04).

L’IRA était fréquente et de mauvais pronostic dans le service de néphrologie. Il est nécessaire de développer des initiatives de lutte contre les causes évitables d’IRA.