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Résultats à long terme de l’arthroplastie totale dans les luxations congénitales de la hanche. Étude rétrospective des résultats avec 10 à 20 ans de recul - 01/05/24

Long-term results of total hip arthroplasty in severe congenital hip disease: A ten- to 20-year follow-up study

Doi : 10.1016/j.rcot.2024.03.004 
Eduardo Garcia-Rey 1, , 2 , Laura Saldaña 1, 2
1 Hôpital Universitario La Paz-Idi Paz, P.-Castellana 261, Madrid, Espagne 
2 Centro de Investigación Biomédica en Red de Bioingeniería, Biomateriales y Nanomedicina, CIBER-BBN, P.-Castellana 261, 28046 Madrid, Espagne 

Eduardo García-Rey, Hôpital Universitario La Paz-Idi Paz, P.-Castellana 261, Madrid, Espagne.Hôpital Universitario La Paz-Idi PazP.-Castellana 261MadridEspagne

Résumé

Introduction

L’influence des déformations osseuses, des interventions chirurgicales antérieures et de la technique chirurgicale dans l’arthroplastie totale de la hanche (ATH) pour une luxation congénitale de la hanche (LCH) à long terme n’a pas encore été clairement définie. Dans cette étude observationnelle monocentrique, nous avons cherché à évaluer les patients ayant subi une ATH en raison d’une arthrose secondaire à une LCH sévère avec une luxation intermédiaire ou haute dix à vingt ans après l’intervention chirurgicale. Pour ce faire, nous avons évalué : (1) les complications et les réopérations liées à l’arthroplastie ; (2) les résultats cliniques, la satisfaction des patients et les résultats radiologiques ; et (3) les facteurs de risque possibles de réopération, en accordant une attention particulière à la technique chirurgicale et à l’influence des chirurgies antérieures.

Hypothèse

Nous avons émis l’hypothèse qu’une reconstruction anatomique de la hanche réduirait les taux de réopération chez les patients subissant une arthroplastie de la hanche avec une LCH sévère.

Méthodes

Soixante-quinze patients (85 hanches) opérés entre 1999 et 2012 dans notre institution ont été analysés. Cinquante-six hanches ont été diagnostiquées comme luxation intermédiaire (groupe 1) et 29 hanches comme luxation haute (groupe 2). L’existence de chirurgies antérieures était fréquente : groupe 1 : ostéotomies pelviennes 6 hanches, ostéotomies fémorales 7, butée 6, arthroplastie de résection 1 et abaissement du grand trochanter 1 ; le groupe 2 comprenait des ostéotomies pelviennes 10 hanches, des ostéotomies fémorales 10, et un allongement fémoral dans 2 cas. Le nombre d’interventions supplémentaires au cours de l’ATH était le suivant : groupe 1 : (19/56 [34 %]), reconstruction acétabulaire par autogreffe tectale 8 hanches, autogreffe de l’arrière-fond acétabulaire 2, ablation de matériel 6, ostéotomie trochantérienne élargie 2, et accourcissement fémoral 1 ; groupe 2 : (20/29 [69 %]), autogreffe osseuse acétabulaire 12 hanches, autogreffe médiale 1, ablation de matériel 1, ostéotomie trochantérienne élargie 2, et raccourcissement fémoral 4 hanches L’analyse clinique et radiologique a été comparée dans les deux groupes au suivi minimum de dix ans. Des modèles de régression de Cox ont été utilisés pour détecter les facteurs de risque de réopération.

Résultats

Neuf patients (13,8 %) ont dû être réopérés pour les raisons suivantes : descellement du cotyle (5 hanches), fracture fémorale périprothétique (3) et descellement de la tige (1) ; sept d’entre eux avaient déjà subi une intervention chirurgicale. Le taux de survie à 12 ans en cas de réopération, quel qu’en soit le motif, était de 96,3 % (intervalle de confiance à 95 % [IC] 91,2–100) dans le groupe 1 et de 75,7 % (IC à 95 %, 65,8–90,8) dans le groupe 2 (p=0,003). Les patients présentant une luxation importante (p=0,02, Hazard Ratio [HR] : 6,25, 95 % IC, 1,26–30,9) et ceux dont l’inclinaison du composant acétabulaire était placée en dehors de la zone cible entre 35° et 50° (p=0,03, HR : 4,27, 95 % IC, 1,13–16,1) présentaient un risque plus élevé de réopération.

Discussion

Un placement anatomique du composant acétabulaire a réduit les taux de réopération chez les patients subissant une arthroplastie pour une LCH sévère. Les luxations hautes et l’existence d’une intervention chirurgicale antérieure étaient des facteurs péjoratifs susceptibles d’affecter le résultat de l’arthroplastie.

Niveau d’évidence

III ; étude rétrospective ; cas témoin.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Introduction

The impact of bone deformities, previous surgeries, and the surgical technique in total hip arthroplasty (THA) for congenital dislocation of the hip (CDH) at a long-term has not been clearly defined yet. In this single-centre observational study we sought to assess patients undergoing THA due to osteoarthritis secondary to severe CDH with low or high dislocation 10- to 20-years after surgery. To determine this purpose, we assessed: (1) THA-related complications and reoperations; (2) the clinical outcome, patients’ satisfaction and radiological results; and (3) the possible risk factors for reoperation with particular attention to the surgical technique and the influence of prior surgeries.

Hypothesis

We hypothesized that an anatomical reconstruction of the hip would decrease the reoperations rates in patients undergoing THA with severe CDH.

Methods

Seventy-five patients (85 hips) operated between 1999 and 2012 at our large tertiary hospital were analyzed. Fifty-six hips were diagnosed as low dislocation (group 1) and 29 hips as high dislocation (group 2). The existence of prior surgeries was frequent: group 1, pelvic osteotomies 6 hips, femoral osteotomies 7, tectoplasty (shelf) 6, resection arthroplasty 1 and lowering of the greater trochanter 1; group 2 included pelvic osteotomies 10 hips, femoral osteotomies 10, and a femoral lengthening 2. The number of additional procedures during THA was: group 1 (19/56 [34%]), acetabular roof bone autograft 8 hips, acetabular medial wall autograft 2, hardware removal 6, extended femoral osteotomy 2, and a femoral shortening 1; group 2 (20/29 [69%]), acetabular bone autograft 12 hips, medial autograft 1, hardware removal 1, extended femoral osteotomy 2, and a femoral shortening 4 hips The clinical and the radiological analysis were compared in both groups for a minimum follow-up of ten years. Cox regression models were used to detect risk factors for reoperation.

Results

Nine patients (13.8%) required reoperation for the following reasons: cup loosening (5 hips), periprosthetic femoral fracture (3) and stem loosening (1); seven had prior surgeries. The 12-year survival rate for reoperation for any reason was 96.3% (95% Confidence Interval [CI] 91.2–100) in group 1 and 75.7% (95% CI, 65.8–90.8) in group 2 (P=0.003). Patients with high dislocation (P=0.02, Hazard Ratio [HR]: 6.25, 95% CI, 1.26–30.9) and those with an acetabular component inclination placed out of the target zone between 35° and 50° (P=0.03, HR: 4,27, 95% CI, 1.13–16.1) had a higher risk of reoperation.

Discussion

An optimal placement of the acetabular component decreased the reoperation rates in patients undergoing THA for severe CDH. Hips with high dislocation and the existence of prior surgery can affect THA implantation.

Level of evidence

III; retrospective; comparative.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Prothèse totale de hanche, Maladie luxante de la hanche, Résultats cliniques, Analyse radiographique

Keywords : Total hip arthroplasty, Congenital hip disease, Clinical outcome, Radiological analysis


Plan


 Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, mais celle de l’article original paru dans Orthopaedics & Traumatology: Surgery & Research, en utilisant le DOI ci-dessus.


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