P151 Hypoglycémie autoimmune : rôle et mécanisme d’action - 16/03/10
Résumé |
Objectif |
L’objectif de ce travail est d’exposer et de discuter, à partir d’un cas clinique, le rôle des anticorps anti-Insuline sur la glycémie.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une patiente âgée de 23 ans présentant un diabète de type 1 depuis 15 ans sous insuline, une insuffisance surrénalienne et une hypothyroïdie sous traitement substitutif. La patiente est hospitalisée pour alternance de cétose et hypoglycémie sévère : 0,2g/l à 0,28g/l, nécessitant l’arrêt de l’insulinothérapie et sa perfusion permanente par du SG 30 %.
Résultats |
L’examen physique à l’admission met en évidence des lipodystrophies hypertrophiques de 6cm de diamètre aux deux bras et aux cuisses et la surveillance montre des fluctuations glycémiques allant de 5g/l à l’hypoglycémie spontanée sévère avec convulsions et coma. La glycémie concomitante est à 0,2g/l avec une insulinémie à 5 fois la normale et un peptide C effondré. D’autres dosages d’insulinémie réalisés au cours de son suivi étaient élevés même en l’absence d’hypoglycémie. L’hypothèse d’hypoglycémies factices est réfutée devant l’absence de points d’injections et l’étiologie auto-immune est évoquée et le dosage des anticorps anti-Insuline réalisé s’avère très augmenté (> 50 U/ml, VN < 0,4). La patiente est alors mise sous Azathioprine à la dose de 100mg/j. L’évolution est marquée par l’arrêt des hypoglycémies et le recours de nouveau à l’insuline. Le dosage de contrôle des anticorps anti-Insuline trois semaines après a nettement diminué (12,6 U/ml). Le typage HLA de la patiente est : DRB1*0402/14 DQB1*03.
Discussion |
La symptomatologie présentée par cette patiente peut donc s’expliquer par la présence d’anticorps anti-Insuline qui fixent l’insuline libérée des lipodystrophies puis la relarguent de façon anarchique expliquant les hypoglycémies sévères.
Conclusion |
L’insuline humaine reste un produit immunogène qui induit la sécrétion d’anticorps spécifiques, notamment sur un terrain auto-immun. Si le tableau est sévère et récidivant, les immunosuppresseurs peuvent être utilisés.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 34 - N° S3
P. H83-H84 - mars 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.