Des premiers symptômes à l'insuffisance rénale terminale : nécessité du suivi néphrologique - 01/01/01
F. Ledoux, D. Rasamimanantsoa, B. Moulin, T. Hannedouche * *Correspondance et tirés à part
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Résumé |
Propos. - Les insuffisants rénaux sont souvent adressés tardivement aux néphrologues, ce qui est une source de nombreuses complications.
Matériel et méthodes. - Pour analyser ce phénomène et ses conséquences, nous avons étudié une population de 62 nouveaux patients admis en dialyse (hémodialyse et dialyse péritonéale continue ambulatoire) durant l'année 1993 et suivi leur évolution durant quatre ans.
Résultats. - Le délai moyen entre l'apparition des premiers symptômes de la maladie et le premier contact avec un néphrologue était de dix ans, celui entre la découverte de l'insuffisance rénale et la première consultation ou hospitalisation, de trois ans et 56 jours. Environ 47 % des patients ont été vus pour la première fois moins de six mois avant la dialyse et 27,5 % moins de un mois auparavant. La tension artérielle était significativement plus élevée pour les délais de prise en charge inférieurs à six, trois et un mois ainsi que la créatinine plasmatique lorsque le délai était inférieur à un mois. La calcémie était plus basse pour les délais inférieurs à six mois (p < 0,05) et à trois mois (p < 0,005) et les concentrations de bicarbonates plus faibles pour les délais inférieurs à trois mois (p < 0,05 ) et à un mois (p < 0,05). L'hospitalisation initiale a été prolongée (une fois et demi) pour les délais inférieurs à trois mois (56,4 ± 39 jours versus 35,9 ± 33,6 jours, p < 0,05) ainsi que celle au bout de six mois pour les délais inférieurs à trois mois (1,6 fois) (52,9 ± 40,6 jours versus 33,2 ± 28,7 jours, p < 0,05) et inférieurs à un mois (1,8 fois) (61 ± 45 jours versus 33,9 ± 28,7 jours, p < 0,05). Seuls 44,1 % des hémodialysés avaient une fistule fonctionnelle à la première séance de dialyse et l'absence de celle-ci a multiplié par 4,4 la durée d'hospitalisation initiale (60,1 ± 41,7 jours versus 13,6 ± 11,6 jours, p < 0,005) et à six mois (59,6 ± 39 jours versus 13,6 ± 69,1 jours, p < 0,005). La mortalité à quatre ans n'a toutefois pas été affectée par le retard de prise en charge néphrologique, les facteurs indépendants de mortalité étant l'âge, le diabète et l'hypoalbuminémie.
Conclusions. - La suivi néphrologique doit être précoce, dès la découverte de la néphropathie et d'une insuffisance rénale, pour ralentir sa progression et, le cas échéant, préparer le patient à la suppléance, ce qui permet de réduire l'hospitalisation et le coût des soins.
Mots clés : insuffisance rénale chronique ; dialyse ; mortalité ; coût.
Abstract |
Purpose. - As patients with chronic renal failure are frequently referred late to nephrologists, we decided to quantify the magnitude of late referral and its consequences.
Methods. - We studied retrospectively an inception cohort of 62 patients starting dialysis (either hemodialysis or continuous ambulatory peritoneal dialysis ) during1993 with a 4-year follow-up.
Results. - The mean delay between either first symptoms of renal disease, or first evidence of renal failure and nephrologist referral was 10 years and 3 years 56 days, respectively. About 47% of the patients were referred less than 6 months before starting dialysis, and 27.5% less than 1 month. Blood pressure levels were higher in patients referred less than 6, 3 and 1 month (P < 0.05), as was creatinine concentration in patients referred less than 1 month (P < 0.05). In contrast, plasma calcium was lower for referral less than 6 months (P < 0.05) and 3 months (P < 0.005), as was bicarbonate concentration for referral less than 3 and 1 month (P < 0.05). Initial hospitalisation stay was prolonged (x 1.5) for late referral less than 3 months (56.4 ± 39 days vs 35.9 ± 33.6 days, P < 0.05) as was 6 months hospitalisation lengh for referral less than 3 months (x 1.6) (52.9 ± 40.6 days vs 33.2 ± 28.7 days, P < 0.05) and less than 1 month (x 1.8) (61 ± 45 days vs 33.9 ± 28.7 days, P < 0.05) and < 1 month (x 1.8) (61 ± 45 days vs 33.9 ± 28.7 days, P < 0.05). Only 44.1% of patients started hemodialysis with a functioning arteriovenous fistula, and patients requiring temporary access had a 4.4-fold longer initial (60.1 ± 41.7 days vs 13.6 ± 11.6 days, P < 0.005 ) and 6-month (59.6 ± 39 days vs 13.6 (9.1, P < 0.005) hospitalisation stay. The four-year mortality rate was unaffected by the delayed referral but strongly and independently predicted by age, diabetis and hypoalbuminemia.
Conclusion. - Early nephrologic referral and timely initiated dialysis decrease morbidity at the start of dialysis and both hospitalisation length and costs.
Mots clés : chronic renal failure ; referral ; dialysis ; mortality ; costs.
Plan
Vol 22 - N° 3
P. 245-254 - mars 2001 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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