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Des patients sans plainte - 18/11/11

Doi : 10.1016/j.medpal.2011.03.001 
Pascale Gabsi 1,
Unité de soins palliatifs « résonance », hôpital Casselardit, 170, avenue de Casselardit, TSA 40031, 31059 Toulouse cedex, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Les équipes en soins palliatifs œuvrent souvent sous la pression d’une demande des familles d’éradiquer la douleur de leur proche en fin de vie. Cette demande émerge dans le social comme un « droit » à pouvoir mourir sereinement. Si la médecine tente aujourd’hui humblement d’apaiser le patient, notre expérience clinique démontre combien le vœu d’une mort douce et rapide peut demeurer illusoire. La voie du martyre semble en effet empruntée, à leur insu, par certains patients pour lesquels la mise au supplice de leur corps vient défier la médecine, puisant dans la douleur extrême la force de leur métamorphose. Leur épreuve décèle alors non pas un simple courage, mais l’accès à une jouissance supérieure, dont il s’agit d’interroger le mystère dans la culture contemporaine où dominent un discours algophobique et une préoccupation axée sur le mal organique. Parce que cette négation actuelle de la douleur, s’opposant à une ancienne glorification de la souffrance, fait resurgir la question de son éventuelle « valeur », nous tentons de cerner ce recours mortifiant au corps, sous l’éclairage de la psychanalyse et notamment des concepts de jouissance et « d’objet a » apportés par Lacan. En effet, la clinique de ces patients sacrificiels, révèle combien leur parcours dans la maladie terminale est semblable à celui de la sanctification des martyrs et met en lumière le paradoxe d’un corps en déréliction mais redevenu victorieux. Leur fin cruelle, mais sans plainte, peut susciter une réflexion au sein des équipes quant à la limite de toute prise en charge de la douleur.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Palliative care teams often work under the pressure of demand from families to eliminate their loved one’s pain at the end of life. In social work, this demand is seen as the ‘right’ to a peaceful death. Although current medical practice humbly attempts to relieve patients’ suffering, our clinical experience shows to what extent the desire for a quick, painless death often proves elusive. In fact, some patients appear to unwittingly choose a martyr’s death; they derive the strength to face this change from the extreme pain resulting from medicine’s inability to palliate their physical suffering. In these cases, their suffering elicits, not mere courage, but a transcendent form of enjoyment/jouissance, which merits an analysis of the mystical in contemporary culture with its emphasis on algophobia and organic suffering. Since, in contrast with the glorification of suffering of past eras, the contemporary denial of pain raises the question of pain’s potential ‘worth’, we here attempt to examine this mortification of the body from a psychoanalytical standpoint, particularly in the light of the Lacanian concepts of jouissance and objet a. A clinical study of these martyrish patients reveals the extent to which their experience of terminal illness resembles that of religious martyrs. It also highlights the paradox between the dereliction yet ultimate victory of their bodies. The cruel yet acquiescent death of these patients is apt to incite discussion among medical teams about the limits of any form of pain management.

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Mots clés : Douleur, Plainte, Soins palliatifs, Jouissance, Martyr

Keywords : Pain, Complaint, Palliative care, “Jouissance”, Martyr


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Vol 10 - N° 6

P. 318-324 - décembre 2011 Retour au numéro
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  • Dire l’indicible. Groupe de parole de parents ayant perdu un enfant d’un cancer
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