Rôle de l’aspirine dans la prévention primaire et secondaire de l’athérosclérose - 11/09/14
Résumé |
La place de l’aspirine dans la prévention primaire et secondaire de l’athérosclérose a fait l’objet de très nombreux travaux. Les résultats ne sont pas toujours concordants sauf pour certaines pathologies où sa place n’est plus discutée maintenant.
Prévention primaire :
Deux essais maintenant anciens ont essayé d’évaluer la place de l’aspirine en prévention primaire sans préjuger des facteurs de risque individuels : le British Male Doctors trial (BMD) et le Physician's Health Study (PHS). Ces essais ont été menés avec des doses importantes : 500mg/jour dans le BMD et 325mg tous les deux jours comparés au placebo dans le PHS. L’objectif principal de réduction de la morbidité et/ou de la mortalité cardiovasculaire chez les patients traités par aspirine n’a pas été atteint. La réduction du risque d’infarctus myocardique non mortel a été compensée par l’augmentation des AVC non mortels. La prise d’aspirine systématique après 40ans sans préjuger des facteurs de risque ne peut, au vu de ces études, être conseillée.
Prévention primaire chez des patients à haut risque :
Trois essais de prévention ont été menés : patients à haut risque de cardiopathie ischémique, patients hypertendus, et patients ayant au moins un facteur de risque cardiovasculaire dont diabète, HTA, obésité et hypercholestérolémie. Dans ces trois essais a été constatée une réduction de la survenue des événements coronaires qui n’était significative que chez les patients hypertendus. Une réduction non significative des AVC mortels et non mortels est observée chez les patients à haut risque de cardiopathie ischémique et chez les patients ayant au moins un facteur de risque cardiovasculaire. La méta analyse sur ces 5 essais trouve une réduction significative du risque de survenue d’événements coronaires, mortels ou non. La survenue des AVC, mortels ou non n’est pas modifiée mais le risque d’AVC hémorragique est multiplié par 1,4. La réduction totale de mortalité de 7 % n’atteint pas le seuil de significativité.
On peut conclure de ces essais que la prescription d’aspirine à faible dose en prévention chez les hommes et les femmes ayant un risque coronaire élevé est justifiée. La question non tranchée est de savoir s’il faut placer ce risque à 3 ou 5 % à 5ans ou à 10 % à 10ans. On peut ici reprendre les recommandations françaises proposant la prescription d’aspirine à la dose de 75mg/jour chez les patients ayant un risque de survenue il y a 10ans d’un premier événement cardiovasculaire mortel supérieur ou égal à 5 %.
Prévention secondaire :
La place de l’aspirine chez le coronarien stable fait l’objet de 75 études randomisées. La prescription de 75 à 160mg est une recommandation de grade A tout comme la prescription d’aspirine éventuellement associée à un autre antiplaquettaire, après infarctus du myocarde. Nous n’aborderons pas ici le problème des stents. Une recommandation de grade A, a aussi été posée pour l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs et dans la prévention des événements vasculaires dans les suites d’un infarctus cérébral ou d’un accident ischémique transitoire non cardio-embolique. Par contre, la place de l’aspirine dans la fibrillation atriale est maintenant quasi inexistante.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Athérosclérose, Prévention primaire et secondaire
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Vol 39 - N° 5
P. 312 - octobre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.