Maladie coronaire de la femme : caractéristiques et spécificités - 03/08/15
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La maladie coronaire est classiquement réputée comme une maladie d'homme et pourtant elle est chez la femme la première cause de mortalité, responsable de quatre à six fois plus de décès que le cancer du sein. Relativement épargnées avant la ménopause, les femmes ont un risque cardiovasculaire identique à celui de l'homme après 70 ans. La maladie coronaire s'exprime comme chez l'homme sous deux formes cliniques principales : la maladie coronaire stable et les syndromes coronariens aigus. Même si la mortalité coronaire a beaucoup diminué dans les deux sexes depuis 20 ans, cette pathologie reste plus grave chez la femme que chez l'homme. Parmi les facteurs expliquant ce pronostic péjoratif on retient d'abord un diagnostic souvent plus tardif (on n'y pense pas), la maladie étant souvent alors découverte au stade des complications, mais aussi une prise en charge médicale et interventionnelle souvent moins bonne que chez l'homme, notamment dans les syndromes coronariens aigus. La physiopathologie de la maladie coronaire présente quelques particularités avec notamment la plus grande fréquence de l'angor à coronaires normales et une forme clinique particulière qu'est l'infarctus survenant pendant la grossesse. Les facteurs de risque des maladies cardiovasculaires sont dominés chez la femme par le tabagisme, particulièrement délétère, en particulier chez la femme jeune. S'y associent le diabète, l'obésité et le manque d'activité physique plus fréquents chez la femme que chez l'homme. Il faut également insister sur la difficulté au diagnostic de ces maladies chez la femme du fait de symptômes atypiques (en fait différents de ceux de l'homme) et d'une rentabilité des examens de dépistage moins bonne que chez l'homme (ces examens ayant été pour la plupart uniquement validés chez l'homme). Les maladies cardiovasculaires de la femme ont donc des spécificités cliniques que les médecins doivent connaître pour ne pas passer à côté du diagnostic. Le rôle de la prévention est essentiel (notamment en ce qui concerne le tabagisme). Le bénéfice du traitement hormonal substitutif de la ménopause n'est pas prouvé et reste contre-indiqué chez la femme coronarienne. La prise en charge médicale doit associer un diagnostic rapide et, quand cela est nécessaire, la mise en œuvre des thérapeutiques modernes médicamenteuses et non médicamenteuses (angioplastie coronaire notamment) qui permettent de diminuer les complications de la maladie et d'en améliorer le pronostic.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Maladie coronaire stable, Syndrome coronaire aigu, Femme, Facteurs de risque cardiovasculaires, Grossesse, Angioplastie coronaire
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