But. Infection nosocomiale grave, l'endophtalmie aiguë après chirurgie de la cataracte est une urgence thérapeutique pour laquelle il n'existe actuellement pas de consensus de prise en charge. Le but de notre étude était d'évaluer les résultats fonctionnels et anatomiques des endophtalmies traitées au niveau de la région de Bretagne afin d'améliorer et de coordonner les protocoles existants.

Matériel et Méthode. Nous avons étudié rétrospectivement 55 cas d'endophtalmies aiguës admises au niveau des services ophtalmologiques des Centres Hospitaliers Universitaires de Brest, Nantes et Rennes entre le 1 ^er janvier 1998 et le 31 septembre 2000.

Résultats. Au moment de l'hospitalisation, c'est-à-dire en moyenne au dixième jour de la chirurgie de la cataracte, 56 % des patiens présentaient une acuité visuelle réduite à une « perception lumineuse ». 25 % des germes isolés en culture d'humeur aqueuse et/ou de vitré était des streptocoques. L'antibiothérapie a été administrée par voie intravitréenne chez 96 % des patients, par voie systèmique chez tous les patients. Une vitrectomie en urgence a été réalisée chez 27 % des patients. Aucune patient n'a reçu de corticoïdes par voie intravitréenne ; 43 % des patients ont reçu des corticoïdes par voie systémique. À 6 mois de la prise en charge, 27 % des yeux avaient évolué vers la phtyse.

Commentaire et Conclusions. En comparaison des données de la littérature, nous avons rapporté un fort taux de pertes oculaires en rapport d'une part avec la gravité clinique et bactériologique des endophtalmies traitées et d'autre part avec un retard de la prise en charge. À l'issu de ce partenariat régional, nous proposons un protocole thérapeutique dans lequel le délai de la prise en charge serait particulièrement étudié.