Les affections colorectales nécessitant une prise en charge chirurgicale sont rares. Elles sont le plus couramment acquises (affections néoplasiques, mégacôlon idiopathique ou post-traumatique), mais des affections congénitales (duplication intestinale, atrésie rectale) sont également décrites. En cas de lésion néoplasique, la connaissance de la nature de la tumeur et de son envahissement local, locorégional et à distance est indispensable à la planification de l'intervention chirurgicale et à la mise en place d'un traitement adjuvant éventuel. Les affections colorectales sont caractérisées par des signes cliniques peu spécifiques ; néanmoins, quel que soit le type de lésion, la chirurgie des affections colorectales nécessite la connaissance des particularités anatomiques, physiologiques, bactériologiques et cicatricielles propres à ces segments. Ces spécificités débouchent en effet sur des précautions particulières à prendre aussi bien en préopératoire qu'en peropératoire et en postopératoire. Les abords et les techniques chirurgicales sont variés et adaptés au type de lésion et à sa localisation. De plus, certaines affections situées à la jonction du côlon et du rectum sont traitées par des techniques intéressant le côlon, ce qui souligne l'interdépendance de ces deux segments. Le respect des précautions permet de prévenir et de diminuer l'incidence et la gravité des complications, dont les plus fréquentes sont infectieuses (péritonites à la suite de déhiscence de la suture) ou fonctionnelles (sténoses cicatricielles). L'incontinence fécale reste rare quand les principes opératoires sont respectés. L'utilisation de pinces automatiques, permettant de réaliser des sutures mécaniques sans ouverture de la lumière digestive, tend à simplifier le geste technique, sous réserve de la maîtrise de leur utilisation, en permettant un geste chirurgical plus rapide, ce qui est crucial chez des animaux débilités chez qui le risque chirurgical et anesthésique est particulièrement important.