Importance épidémiologique, clinique et biologique des hémopathogènes vectorisés lors d’anémie chez le chien : étude prospective de 134 cas - 03/01/17
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Resumen |
L’anémie est un syndrome fréquemment rencontré en pratique quotidienne chez le chien dont le diagnostic étiologique permet l’initiation d’un traitement approprié. Une étude rétrospective rapporte que 151/456 (33 %) cas d’anémie accompagnaient une néoplasie, 130 (28 %) une condition inflammatoire et 35 (7,7 %) une « infection » au sens large [1 ]. Alors que l’importance des hémopathogènes vectorisés (HV) est grandissante en Europe, le caractère rétrospectif de l’étude n’a pas permis d’identifier leur fréquence. Une seule série chez des chiens anémiés rapporte une fréquence des HV de 287/2037 (14,1 %) [2 ], qui a probablement été mésestimée, en l’absence de recherche par PCR. À ce jour, aucune étude n’a évalué l’implication des HV lors d’anémie chez le chien en France, par recherche PCR exhaustive systématique.
Notre étude prospective rapporte la fréquence, l’impact clinique et hématologique des HV chez des chiens anémiés, admis dans un centre hospitalier vétérinaire universitaire sur une période de 1 an (mai 2014–mai 2015) via à une recherche systématique PCR et sérologique.
Les chiens anémiés sont inclus avec un hématocrite (Ht)=37 % et une hémoglobine (Hb)=12g/dL et exclus lors d’administration préalable de doxycycline ou d’imidocarbe le mois précédent l’admission. La recherche et l’identification des HV sont basées sur des méthodes directes (microscopie optique et PCR détectant Babesia sp., Ehrlichia canis, Anaplasma platys/phagocytophilum, des rickettsies du groupe des fièvres boutonneuses, Mycoplasma haemocanis (MH) – Candidatus M. haematoparvum et Hepatozoon spp). Des recherches indirectes sont réalisées en complément (SNAP® 4Dx, SNAP® Leish). Un cas d’anémie accompagné d’un HV (AHV) est défini par un résultat PCR positif validé par séquençage. Par ailleurs, l’étiologie de l’anémie est établie pour chaque cas par un résident de médecine interne (MI) encadré par une équipe de spécialistes.
L’analyse statistique décrit la fréquence des AHV dans la population globale, l’épidémiologie, la fréquences des anomalies cliniques et paracliniques globales (test binomial avec intervalle de confiance à 95 % [IC95 %]) et compare ces paramètres entre les cas d’AHV et les non-cas d’AHV (analyse univariée test de Fisher : p=0,05, autorisant une régression logistique multivariée : ACM avec évaluation des risques relatifs : RR).
Sur la période d’étude, 155/7038 chiens anémiés sont répertoriés (2,20 %, IC95 %, 1,87–2,57) dont 21 exclus, car traités avec de la doxycycline ou imidocarbe. Les 134 cas inclus regroupent 62 femelles, 72 males, âgés de 6 à 204 mois, dont 56, 41 et 37 hospitalisés en cancérologie, MI et soins intensifs. Les Bouviers bernois sont surreprésentés par rapport à la population répertoriée la même année (p=0,01). Les symptômes fréquents sont : abattement (56 %, 47,1–64,5), hyperthermie (44,0 %, 35,5–52,9) et pâleur (35,8 %, 27,7–44,6). On compte 25/134 cas d’AHV (18,7 %, 12,5–26,3). Ils incluent 11 positifs pour MH (44,0 %), 9 piroplasmoses (36,0 %), 2 piroplasmoses positives pour MH (8,00 %), 2 anaplasmoses plaquettaires (8,00 %) et une ehrlichiose monocytaire (4,00 %). Onze autres chiens ont un test sérologique positif (10 SNAP 4Dx® et 1 SNAP Leish®). La fréquence des cas positifs pour MH est significativement plus importante parmi les chiens suivis en cancérologie (10/56, 17,9 % contre 3/78, 3,85 %, RR : 2,69, IC95 %, 1,00–7,32, p=0,01). Les HV sont la première cause d’hyper-hémolyse (14/44, 31,8 %, 18,6–47,6). À l’analyse multivariée, les indices épidémio-cliniques ne diffèrent pas entre les cas et les non-cas d’AHV. Par contre, les cas d’AHV présentent une anémie significativement moins sévère, plus régénérative et une numération blanche significativement plus importante que les non-cas d’AHV (p=0,005).
La fréquence des AHV (18,7 %) est plus élevée que celle rapportée précédemment [1 , 2 ]. D’autre part, les cas d’AHV semblent moins sévères que les non-cas d’AHV (anémies modérée, régénération plus forte), sans cause évidente. Les HV peuvent déclencher une anémie par de multiples mécanismes. Ils peuvent perturber l’hématopoïèse par suppression cytokinique (inflammatoire), anomalie de maturation des précurseurs érythroïdes (myélodysplasie transitoire secondaire), phénomènes hémorragiques (thrombopénie ou vascularite) ou, dans le cas le plus fréquent ici, une hémolyse (mécanique directe, par augmentation de la fragilité osmotique des hématies, stress oxydatif, lyse immunologique ou combinaison de ces mécanismes) [3 ]. MH est l’HV majoritaire (13/25), surtout chez des chiens sous chimiothérapie : sa fréquence globale (13/134, 9,7 %) est néanmoins proche de celle rapportée en France chez des chiens sains (15,4 %) [4 ]. Son impact clinique et son rôle dans la genèse de l’anémie restent donc peu évidents ici. L’absence de suivi, ne permet pas comparer le pronostic entre les sous-groupes.
En conclusion, ces données propres à notre institution, confirment l’importance des HV que le clinicien doit considérer dans son diagnostic différentiel face à une anémie chez le chien.
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Vol 51 - N° 3-4
P. 91-92 - novembre 2016 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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