La présence d’une auto-immunité dite aspécifique (anticorps antinucléaires sans spécificités antigéniques et/ou anticorps anti-phospholipidiques (APL) – sans critère biologique ou clinique de syndrome des APL) serait associée à une infertilité féminine dite inexpliquée. L’objectif de notre étude est de reporter les caractéristiques de patientes ayant présenté une grossesse sous traitement pour la présence d’anticorps aspécifiques dans leur parcours d’infertilité au sein de la procréation médicalement assistée (PMA).

Dix patientes ont été suivies prospectivement au centre de PMA du CHU de Grenoble. Les caractéristiques des patientes et de leur infertilité ont été recueillies et évaluées. Toutes les patientes ont bénéficié d’une consultation en médecine interne ainsi qu’un bilan auto-immun (anticorps antinucléaires, APL notamment) à la recherche d’une maladie auto-immune définie (critère d’exclusion). Les traitements entrepris ont été laissés à la discrétion du clinicien.

Une patiente a reçu une quadrithérapie (héparine, antiagrégant plaquettaire, prednisone et hydroxychloroquine), 5 ont reçu une trithérapie, 3 une bithérapie, et une patiente une monothérapie par prednisone. Les 10 patientes ont présenté une grossesse sous traitement dont 8 ont été menées à terme sans complications. Le contrôle de l’auto-immunité sous traitement semble montrer une diminution du taux sérique des anticorps. La tolérance a été bonne (une réaction d’hypersensibilité retardée à l’hydrochloroquine ayant entraîné l’arrêt du traitement).

La présence d’une auto-immunité sérique aspécifique dans un contexte d’infertilité semble être pathogène et les traitements immunomodulateurs présentent une efficacité clinique et/ou biologique. Une étude prospective interventionnelle avec un effectif plus important est nécessaire pour juger de l’efficacité de tels traitements chez les patientes présentant une infertilité inexpliquée.

Presence of non-specific autoimmunity (antinuclear antibodies without antigenic specificities and/or antiphospholipid antibodies without criteria of antiphospholipid syndrome) seems to be associated with unexplained female infertility. The objective is to study the characteristics of patients who undergone treatment for non-specific antibodies in Medically Assisted Procreation (MAP).

Ten patients were prospectively followed at MAP center of Grenoble University Hospital. Patient characteristics were collected and evaluated. All patients had a consultation in internal medicine unit as well as an autoimmune assessment (antinuclear antibodies, APL especially) in search of defined autoimmune disease (exclusion criterion). The treatments undertaken were at clinician’ discretion.

One patient received quadritherapy (heparin, platelet antiaggregant, prednisone and hydroxychloroquine), 5 received triple therapy, 3 had dual therapy, and one patient had prednisone only. The 10 patients had a pregnancy under treatment, 8 of which were completed without complications. The control of autoimmunity under treatment appears to show a decrease in serum antibody levels. Tolerance was good (delayed hypersensitivity to hydrochloroquine resulted in discontinuation of therapy in only one patient).

The presence of non-specific serum autoimmunity in a context of infertility appears to be pathogenic and immunomodulatory treatments are clinically and/or biologically effective. A prospective and interventional study with a larger number of patients is needed to assess the efficacy of such treatments in patients with unexplained infertility.