To describe the modifications of delusions in schizophrenia after treatment with antipsychotics. To understand these modifications by linking them with some aspects of self-disorders.

Presentation of six cases all defined as schizophrenia according to the DSM-5 and in remission according to validated scales after a course of antipsychotic medication. Demonstration, using a descriptive and retrospective approach, of the different clinical evolutions of delusions. Establishment of a link between delusions and some aspects of self-disorders.

For each case, the antipsychotic induces an obvious change in the evolution of the delusion. The delusional themes are different for each patient, and, in some cases, remain present after treatment. All patients experience interpretativity. Schneinderian symptoms and self-disorders are present in each case but are unequally distributed, and respond differently to treatment. When these symptoms are most pronounced, delusional ideas are the most bizarre and persist after treatment.

Antipsychotics have an effect on subjects’ overall presentation, rather than on a single trait. These modifications are most noticeable in subjects’ relationships with themselves, with others, and with the world. The key issues seem to be the connection between subject and delusion and the emergence of the “I.”

The phenomenological exploration of the evolution of the delusion from the beginning of pharmacological treatment demonstrates its link with the overall evolution of the subject's relationship with the self, with others, and with the world. This paper demonstrates the interest in continuing the exploration of modifications to the self-induced by antipsychotics, in order to better understand the interaction between drugs and the psychopathology of schizophrenia.

Décrire les modifications du délire induites par les neuroleptiques dans la schizophrénie. Tenter de les comprendre en les corrélant à certains aspects des troubles du Self.

Exposition de six cas définis comme schizophrénie selon le DSM-5 et en rémission selon les critères standardisés après la prise de neuroleptique. Montrer par une approche descriptive et rétrospective les différentes évolutions cliniques du délire. Établir des liens entre le délire et certains troubles du Self.

Pour chaque cas la prise du neuroleptique permet un changement manifeste dans l’évolution du délire. La thématique du délire est chaque fois différente et persiste parfois avec le traitement. Tous ont un vécu d’interprétativité. Des symptômes schneideriens et des troubles de l’ipséité se retrouvent dans toutes les situations mais leur distribution est hétérogène tout comme leur changement avec le traitement. Pour les cas où les symptômes sont le plus marqués, les idées délirantes sont les plus bizarres et persistent avec le traitement.

Les neuroleptiques ont un effet sur la forme globale plutôt que sur un trait défini. Les modifications sont visibles sur la triade rapport à Soi, rapport aux autres, rapport au Monde. Le rapport du sujet au délire et l’apparition d’un Je sont les éléments les plus importants.

L’exploration phénoménologique de l’évolution du délire suite à la prise de neuroleptiques met en évidence son lien avec le changement global du rapport du sujet à Soi, aux autres et au Monde. Cette approche descriptive montre aussi les modifications de certains aspects du Self. Ce travail montre l’intérêt de poursuivre l’étude de la modification de différents aspects du Self par les neuroleptiques pour comprendre les mécanismes d’actions des médicaments sur la psychopathologie de la schizophrénie.