Depuis plusieurs années, l'activité de transplantation rénale (TR) ne cesse d'augmenter, ce qui se traduit par une population croissante de patients immunodéprimés présentant une susceptibilité accrue aux infections. La vaccination est l'un des principaux moyens de prévention. Des recommandations spécifiques ont été publiées en 2014 par le HCSP. Pourtant, la couverture vaccinale (CV) au sein de cette population reste insuffisante. Pour cette raison, nous avons mené une étude afin d'étudier l'efficacité d'une consultation de maladies infectieuses dédiée lors du bilan pré-greffe sur la CV des patients en attente de TR.

Il s'agissait d'une étude monocentrique, interventionnelle, randomisée, comparant un groupe renforcé dans lequel une consultation de maladies infectieuses lors du bilan pré-greffe était proposée et un groupe standard dans lequel une lettre précisant les recommandations vaccinales était envoyée au néphrologue référent. Le critère de jugement principal était la CV essentielle (pneumocoque, hépatite B et DTP) à 3 mois. Les patients étaient éligibles s'ils étaient majeurs et inscrits sur la liste d'attente pour une TR.

Trente-neuf patients ont été inclus dans l'étude : 20 randomisés dans le groupe standard et 19 dans le groupe renforcé.

Les patients étaient majoritaitement des hommes (69,2 %, 27/39) et originaires de Métropole (82,1 %, 32/39). L'âge médian était de 62,6 ans (extrêmes : 31-80). 59 % (23/39) des patients avaient recours à un traitement de suppléance par dialyse. Dix-neuf patients étaient nouvellement inscrits sur liste d'attente de TR (inclusion le jour de l'inscription). Une immunodépression a été rapportée dans 6 cas (15,3 %). La présence d'au moins une pathologie chronique a été retrouvée pour 15 patients (38,4 %). 21 patients possédaient un support vaccinal écrit. Les CV contre la grippe saisonnière, le pneumocoque, le VHB et la DTP étaient respectivement de 69,2 % (27/39), 43,6 % (17/39), 55,3 % (21/38) et 38,5 % (15/39) dans la population totale de l'étude. La CV essentielle des patients du groupe standard est passée de 10 % à 20 %. Dans le groupe renforcé, la CV essentielle est passée de 15,8 % à 52,6 % après intervention. La différence de CV essentielle à 3 mois entre les deux groupes était significative (p < 0,034). Sur les 58 patients éligibles, 19 ont refusé de participer, soit un taux de refus de 32,8 %. Les principales raisons invoquées étaient l'ajout d'un rendez-vous médical supplémentaire et la distance entre le domicile et le lieu de consultation. 34/38 (89,5 %) patients étaient d'accord pour être vaccinés, 1/38 (2,6 %) était contre et 3/38 (7,9 %) étaient hésitants. Sur les 19 patients du groupe renforcé, 17 (89,5 %) ont assisté à la consultation sur les maladies infectieuses.

L'introduction d'une consultation de maladies infectieuses lors du bilan pré-greffe a permis d'améliorer significativement la CV des patients en attente de TR sans pour autant être suffisante pour atteindre une fourchette de CV satisfaisante. Les principaux obstacles identifiés étaient le manque de traçabilité des vaccinations, le refus d'une consultation supplémentaire et la distance entre le domicile et l'hôpital.

Aucun lien d'intérêt