Les malaises du nourrisson sont une cause fréquente de consultation, voire d'hospitalisation en milieu pédiatrique. La diminution nette de fréquence des accidents de mort subite, depuis la diffusion des consignes de couchage (sur le dos) rend moins nécessaire une hospitalisation systématique, d'autant plus que le lien entre malaise du nourrisson et mort subite n'est pas établi. Bien évidemment, les malaises graves avec persistance au décours d'un examen clinique anormal doivent être hospitalisés en urgence pour bénéficier d'une prise en charge adaptée, éventuellement en réanimation. À l'inverse, la constatation d'un examen clinique strictement normal au décours permet souvent de temporiser, en l'absence d'antécédents personnels ou familiaux significatifs. Un bilan orienté et sélectif doit cependant être discuté, en sachant que les causes les plus fréquentes des malaises sont d'origine digestive ou liées à un reflux gastro-oesophagien par l'intermédiaire de mécanismes réflexes à médiation vagale. Pour autant, il ne faut pas méconnaître les formes graves, à potentiels de récidive (sévices), les causes métaboliques (rares) ou neurologiques, surtout si l'examen est anormal au décours de l'incident aigu. Les causes infectieuses s'accompagnent souvent d'une fièvre et d'une altération de l'état général. La survenue d'une apnée s'inscrit souvent dans un contexte d'immaturité du tronc cérébral et/ou d'une cause obstructive. Enfin parmi les causes cardiaques, il convient d'évoquer un trouble du rythme paroxystique pouvant s'inscrire dans le cadre d'une canalopathie rythmique familiale, source de mort subite familiale (intérêt du Holter et de l'autopsie moléculaire).