The impact of psychological factors on somatic disorders – and vice versa – and the involvement of biological mechanisms in psychic disorders have generated considerable interest in recent years, notably thanks to cutting-edge investigation techniques (immunohistochemistry, functional imaging, genetics, etc.). In the field of psychosomatics, coronary heart disease (CHD) is a frequent co-morbidity of mental disorders, particularly mood disorders. Indeed, there is a bidirectional relationship between CHD and mood disorders, with a strong co-occurrence of the two diseases accompanied by a reciprocal worsening of the prognosis for the two conditions. Various epidemiological studies have shown that depression is a psychic risk factor for CHD and that CHD is present in almost 30% of patients with affective disorders. In this review of the literature, we tackle the crucial question of the diagnosis of depression during myocardial infarction. This clinical approach is essential given the underevaluation of this psychic problem. Then, various psychological, biological and genetic arguments are presented in support of the hypothesis that various aetiological mechanisms of the two disorders are partly shared. We finally deal with the treatment of depression in the context of CHD with its pharmacological and psychological specificities. In conclusion, this review reiterates the need for a multidisciplinary approach, which is necessary to understand, diagnose and then treat this frequent co-morbid condition of heart disease and depression.

L’influence de facteurs psychologiques promoteurs d’affections somatiques ainsi que réciproquement l’implication de mécanismes biologiques dans les maladies psychiques suscitent actuellement un réel intérêt, notamment grâce aux techniques d’investigation performantes (immunohistochimie, imagerie fonctionnelle, génétique, etc.). Or dans le domaine de la psychosomatique, les maladies cardiovasculaires en general et les affections coronariennes plus particulièrement représentent une fréquente co-morbidité des troubles mentaux, notamment dans les troubles de l’humeur. En effet, coronaropathies et troubles de l’humeur entretiennent des relations bidirectionnelles avec une forte co-occurrence des deux pathologies accompagnée d’une aggravation mutuelle du pronostic des deux affections. Divers travaux épidémiologiques démontrent que la dépression constitue précisément, d’une part, un facteur de risque psychique de coronaropathie tandis que, d’autre part, les pathologies coronariennes s’accompagnent chez près de 30 % de sujets de troubles affectifs. À partir d’une récente revue de la littérature, les auteurs abordent la question cruciale du diagnostic de la dépression au décours d’un accident cardiaque, approche clinique essentielle du fait de la sous-évaluation de cette problématique psychique. Puis divers arguments psychologiques, biologiques et génétiques sont exposés, soutenant l’hypothèse de mécanismes étiologiques partiellement communs aux deux affections. Enfin les auteurs s’intéressent à l’aspect thérapeutique de la dépression dans un contexte de maladie coronarienne avec ses spécificités pharmacologiques et psychologiques. En conclusion cette revue rappelle la nécessaire collaboration transdisciplinaire nécessaire à la compréhension, au diagnostic, puis au traitement de la fréquente comorbidité cardiaque et dépressive.