Quand l’observance médicamenteuse rend les médicaments inefficaces - 16/09/15
Résumé |
Introduction |
Le sévélamer est classiquement prescrit en milieu de repas chez de nombreux dialysés. Il n’est pas absorbé. Des interactions médicamenteuses ont été décrites, avec la ciprofloxacine [1 ] et les hormones thyroïdiennes [2 ].
Observation |
Un homme de 34ans présente une glomérulonéphrite membrano-proliférative, dans un contexte d’hépatite C chronique et de toxicomanie intraveineuse. Une arthrite septique du genou gauche à Candica pelliculosa d’origine hématogène est diagnostiquée en 2003, puis traitée par voriconazole (VCZ). Le suivi des 4années suivantes est aléatoire, par non-observance. Il reçoit plusieurs traitements discontinus de VCZ 200mg 2/j (posologie recommandée), et des traitements chirurgicaux, avec des phases de rémission clinique. Il aggrave sa fonction rénale et est hémodialysé. Le sévélamer est débuté devant une hyperphosphorémie. En 2013, le patient étant sevré de sa toxicomanie avec amélioration de l’observance thérapeutique, il accepte le bilan pré-greffe : la scintigraphie osseuse retrouve une persistance de l’arthrite septique. Le VCZ est repris à 200mg/j pour 6mois, sans indication sur les horaires de prise des traitements. Devant l’échec thérapeutique, le taux résiduel de voriconazole est dosé : indétectable ! Nous ne doutons pas de l’observance thérapeutique, et proposons de décaler la prise du VCZ 3heures après le sévélamer. Nous retrouvons un taux à 0,98mg/L. Cependant, l’objectif n’est pas atteint, puisque la cible est entre 1 et 6mg/L. Nous arrêtons alors le sévélamer, et augmentons le VCZ à 400mg 2/j : le taux augmente à 3,76mg/L ! Par la suite, le patient présente un effet secondaire de l’antifongique, prouvant son absorption : un bilan de chutes retrouve une polynévrite des membres inférieurs, confirmé par l’électromyogramme.
Discussion |
Vu l’augmentation des taux sériques de voriconazole à l’arrêt du sévélamer, nous discutons une interaction entre les deux médicaments, et nous rappelons qu’il est préconisé de décaler de 3h au moins la prise d’un traitement si associé à un chélateur.
Conclusion |
N’oublions pas qu’un chélateur peut interagir avec d’autre molécules, pensons à décaler les prises et à doser les taux sériques.
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Vol 11 - N° 5
P. 357-358 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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