Comment prédire la perte de vue des patients après chirurgie bariatrique : analyse d’une série de 1281 patients opérés d’un court-circuit gastrique - 23/03/16
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Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La perte de vue des patients après chirurgie bariatrique est un problème crucial, en raison notamment des risques de carences. Le risque de non compliance au suivi peut influencer la décision ou orienter le type de chirurgie. L’objectif principal de l’étude est de rechercher les facteurs prédictifs de perte de vue, notamment parmi les critères d’évaluation psychologique.
Matériel et méthodes |
Tous les patients chez qui un court-circuit gastrique (CCG) a été réalisé entre 2004 et opérés depuis plus de 2ans ont été inclus. Les patients n’étant pas suivis par l’équipe pluridisciplinaire depuis plus de 2ans ont été considérés comme perdus de vue. Les patients qui ne se sont pas rendus à une consultation ont reçu systématiquement un courrier de rappel. L’analyse a été faite par un test de Chi2 et d’une régression logistique multivariée.
Résultats |
Dans cette série de 1281 patients ayant eu un CCG, la moyenne de suivi était de 4,0ans±1,6ans. Deux cent quinze ont été perdus de vue, soit 16,8 %. Le pourcentage de perte de vue augmentait avec le temps. L’âge était de 52,5±11,0ans. La perte de poids moyenne était de 31,5 %±10,3 % après 3ans. Le sex-ratio n’était pas différent entre patients perdus de vue et ceux suivis (0,21 vs 0,19 ; p=NS), de même que l’IMC (46,4±7,4kg/m2 vs 45,3±6,5kg/m2 ; p=NS). Les patients perdus de vue étaient en moyenne plus jeunes (39,1±9,8ans vs 42,0±10,9ans ; p<0,01). Le fait d’être au chômage était associé à une augmentation du risque de perte de vue (25,4 % vs 18,5 % pour les actifs ; p<0,01) et les antécédents familiaux d’obésité à une diminution du risque (17,8 % vs 28,6 % ; p=0,014), ainsi que le comportement alimentaire de type binge eating disorder (15,6 % vs 21,0 % ; p=0,048). Parmi les comorbidités psychiatriques, les troubles anxieux augmentaient le risque (26,0 % vs 17,2 % ; p=0,012), ainsi que les troubles névrotiques ou obsessionnels (45,5 % vs 18,5 % ; p=0,043). En ce qui concerne l’analyse des personnalités, la personnalité borderline représentait le facteur entraînant le plus fort risque de perte de vue (56,2 % vs 18,0 % ; p=0,0004) suivi des personnalités évitantes (57,1 % vs 18,6 % p=0,034) et dépendantes (31,7 % vs 18,2 % ; p=0,044). En analyse multivariée, la personnalité borderline était associée à un odds ratio (OR)=7,35 (2,62–20,64 ; p=0,0002), suivie des troubles anxieux OR=1,74 (1,11–2,72 ; p=0,015), indépendamment de l’âge (OR=0,98 [0,96–1,00] p=0,05) des troubles névrotiques (NS), de la personnalité évitante (p=0,074), dépendante (NS), de la présence de BED, de l’âge et de la situation sociale.
Conclusion |
Cette série importante de patients suivis après CCG, avec un taux relativement faible de patients perdus de vue, permet de mettre en évidence un profil psychologique particulièrement à risque de perte de vue. Il s’agit des patients ayant des troubles de la personnalité, notamment de type borderline et les patients présentant des troubles anxieux. Ces données soulignent l’importance de l’évaluation psychiatrique préopératoire.
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Vol 30 - N° 1
P. 53-54 - mars 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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