Background: A number of disease conditions are influenced by deprivation. Geographical measurement of deprivation can provide an independent contribution to individual measures by accounting for the social context. Such a geographical approach, based on deprivation indices, is classical in Great Britain but scarcely used in France. The objective of this work was to build and validate an index readily usable in French municipalities and cantons.

Methods: Socioeconomic data (unemployment, occupations, housing specifications, income, etc.) were derived from the 1990 census of municipalities and cantons in the Doubs departement. A new index was built by principal components analysis on the municipality data. The validity of the new index was checked and tested for correlations with British deprivation indices.

Results: Principal components analysis on municipality data identified four components (explaining 76% of the variance). Only the first component (CP1 explaining 42% of the variance) was retained. Content validity (wide choice of potential deprivation items, correlation between items and CP1: 0.52 to 0.96) and construct validity (CP1 socially relevant ; Cronbach's alpha=0.91; correlation between CP1 and three out of four British indices ranging from 0.73 to 0.88) were sufficient. Analysis on canton data supported that on municipality data.

Conclusion: The validation of the new index being satisfactory, the user will have to make a choice. The new index, CP1, is closer to the local background and was derived from data from a French departement. It is therefore better adapted to more descriptive approaches such as health care planning. To examine the relationship between deprivation and health with a more etiological approach, the British indices (anteriority, international comparisons) would be more appropriate, but CP1, once validated in various health problem situations, should be most useful for French studies.

Position du problème : De nombreux phénomènes morbides sont liés à la pauvreté ; sa mesure géographique apporte une contribution complémentaire par rapport à une mesure individuelle, en permettant de prendre en compte un contexte social. Une telle approche spatiale, basée sur des indices composites de pauvreté, est ancienne en Grande-Bretagne mais encore peu appliquée en France. L'objectif de cette étude est de décrire et de valider un indice facilement utilisable à l'échelon communal ou cantonal.

Méthodes : Les données socioéconomiques (chômage, catégories socioprofessionnelles, état du logement, revenu, etc.) sont celles des communes et des cantons du Doubs (recensement de 1990). Un indice est construit par analyse en composantes principales sur les données communales. Sa validité est vérifiée et la corrélation avec quatre indices britanniques testée.

Résultats : Au niveau des communes, l'analyse en composantes principales permet d'identifier quatre composantes (variance expliquée 76 %), dont la première (CP1, expliquant 42 % de la variance) est seule utilisée. La validité est bonne, tant pour le contenu (large choix de variables expliquant la pauvreté, corrélation variables-CP1 entre 0,52 et 0,96) que pour le construit (CP1 socialement pertinente ; coefficient alpha de Cronbach égal à 0,91 ; corrélation entre CP1 et trois des quatre indices britanniques entre 0,73 et 0,88). L'analyse des cantons conforte celle des communes.

Conclusion : La validation du nouvel indice apparaissant satisfaisante, l'utilisateur devra faire un choix. Le nouvel indice, CP1, est construit sur des données d'un département français, au plus proche du terrain et des populations-cibles, ce qui le destine a priori à la planification sanitaire ou l'allocation de ressources (visée « descriptive »). Pour étudier les associations entre desphénomènes de santé et la pauvreté (approche « étiologique »), les indices britanniques (antériorité, comparaisons internationales) semblent pour l'instant plus indiqués mais CP1, à condition d'être validé sur différents phénomènes de santé, pourra avantageusement servir pour des études hexagonales.