Facteurs de risque maternels et obstétricaux de pathologie vasculaire placentaire (hors facteurs biologiques et épidémiologiques) - 16/02/08
Norbert WINER [1],
Mohamed HAMIDOU [2],
Dominique EL KOURI [2],
Henri-Jean PHILIPPE [1]
Voir les affiliationsFacteurs de risque maternels et obstétricaux de pathologie vasculaire placentaire (hors facteurs biologiques et épidémiologiques) |
L'objectif de ce travail est de faire le point sur les facteurs de risque maternels et obstétricaux pouvant favoriser les complications obstétricales vasculaires placentaires. Nous excluons l'étude épidémiologique et biologique, traitée dans un autre chapitre. Les facteurs maternels sont essentiellement ciblés sur les maladies préexistantes ayant une composante vasculaire, et capables d'induire des perturbations utéro-placentaires. Les maladies de système, centrées sur le lupus (le syndrome des anti-phospholipides est étudié dans un autre chapitre) sont un facteur de risque classique d'autant que la maladie est active et qu'elle s'associe à des antécédents obstétricaux. Les maladies inflammatoires chroniques intestinales (maladie de Crohn et rectocolite hémorragique) sont mal connues des obstétriciens mais peuvent être à l'origine de complications obstétricales lors des poussées inflammatoires. Le diabète (hors diabète gestationnel), qu'il soit de type 1 ou de type 2, augmente le risque de pré-éclampsie ou d'HTA gravidique, d'autant que l'équilibre en début de grossesse est précaire et que le diabète est ancien ou compliqué. Le tabac est le reflet de la complexité de la pathologie vasculaire placentaire, car il est à la fois protecteur vis-à-vis de la pré-éclampsie et pourvoyeur d'avortements, d'hématomes rétroplacentaires et de retard de croissance intra-utérin. Il existe une corrélation hautement significative entre les complications obstétricales vasculo-placentaires et l'altération de la fonction rénale.
Le Doppler utérin au début du 2 e trimestre, associant l'élévation de l'index de résistance et les notch bilatéraux, reste le meilleur marqueur du risque vasculaire placentaire. Des études prometteuses sont en cours pour l'évaluation de cet examen dès le 1 er trimestre. Ce Doppler peut avantageusement être couplé à d'autres marqueurs, comme la fraction HCG des marqueurs sériques du 2 e trimestre ou le Holter tensionnel, mais nécessitent des études à plus large échelle pour les recommander. La grossesse multiple augmente le risque de pré-éclampsie par 2 à 3 par rapport à la grossesse monofoetale (RR 2,62 ; IC 95 % : 2,03-3,38). C'est l'antécédent personnel de pré-éclampsie qui a probablement le poids le plus lourd dans le risque de récidive d'ischémie utéro-placentaire.
Maternal and obstetrical risk factors of placental vascular pathology (biologic and epidemiological data excluded) |
The purpose is to identify maternal and prenatal risks factors for placental vascular disorders. We excluded biologic and epidemiological data which are discussed in another chapter. Maternal risks factors are pre-existing vascular systemic diseases. Systemic lupus erythematosus (antiphospholipid antibodies are studied in another chapter) is a classical disease associated with unfavorable outcome, particularly when the disease is not quiescent and if the patient has a history of previous poor outcome. Obstetricians'awareness of the influence of inflammatory bowel diseases on pregnancy and fetal outcome is quite poor. These diseases, if they are not quiescent, can induce deleterious perinatal effects. Type 1 or even type 2 diabetes mellitus increases the risk of preeclampsia or hypertension in pregnancy, particularly when there is poor glycemic control early in pregnancy. The duration of type 1 diabetes affects the outcome of pregnancy more than type 2. Smoking during pregnancy is associated with many adverse events including spontaneous abortion, low birth weight and placental abruption. There are data about the dose-response relationship between the number of cigarettes smoked per day and the risk of abortion. Smoking during pregnancy is also protective against preeclampsia and this apparent paradox suggests the complexity of what is called vascular placental pathology. There is a significant relationship between pejorative perinatal vascular outcome and the non quiescence of renal disease. Mid-trimester uterine artery Doppler combining bilateral notches and increased uterine resistance index is the best criterion to predict the placental vascular risk of the pregnancy. Some promising studies suggest the feasibility of uterine Doppler ultrasound screening early in the pregnancy during the first trimester. Large studies are required to confirm this practice. Uterine artery Doppler in combination with other tests (elevated maternal serum hCG or ambulatory 24-hour blood pressure monitoring at 22 weeks gestation) could be a more efficient predictor of vascular complications. A large-scale evaluation is necessary before recommendations can be made. Multiple pregnancies increase the risk of preeclampsia 2- or 3-fold (RR 2.62; 95% CI: 2.03 -3.38). A history of preeclampsia is the strongest predictor of unfavorable outcome for the second pregnancy.
Mots clés : Diabète , Doppler utérin , Facteurs de risque , Grossesse , Lupus , Maladie thrombo-embolique veineuse , Pathologies rénales , Pathologie vasculaire placentaire , Post-partum , Tabac
Keywords:
Diabetes mellitus
,
Lupus
,
Uteroplacental insufficiency
,
Pregnancy
,
Puerperium
,
Renal disease
,
Risk factors
,
Thromboembolism
,
Tobacco
,
Uterine artery ultrasound screening
Plan
© 2003 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 154 - N° 5-6
P. 316-324 - octobre 2003 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.