La prise en charge des pertes de substance vastes ou complexes de l'extrémité céphalique, la chirurgie reconstructrice de la défiguration, ne saurait être réduite au respect de quelques règles, obéir à des algorithmes, circonscrites dans son exhaustion. Elle inviterait davantage au colloque singulier qui met face à face malade et médecin, de la capacité de l'un à recevoir, de l'autre à donner. Il s'agit donc davantage d'un témoignage d'école, d'une philosophie appliquée à l'art chirurgical confronté au visage détruit. Certes se succèdent dans cet article les chapitres classiques consacrés à l'étiologie, à l'anatomie, à la clinique, aux principes généraux de la reconstruction, aux techniques utilisées, mais les indications retenues et illustrées se font sous forme d'exemples cliniques ponctuels. À charge pour le lecteur de porter un regard critique, de prendre ou de laisser. C'est d'expérience dont il est question au double sens français du mot, celui d'une longue pratique et celui d'une expérimentation à venir.