En chirurgie ophtalmologique de l'adulte, l'anesthésie locorégionale a une place prépondérante. Une connaissance précise de l'anatomie et de la physiologie oculaires est nécessaire pour la réalisation en toute sécurité de l'anesthésie locorégionale. Si presque toute la chirurgie du segment antérieur est réalisée sous anesthésie locorégionale, de plus en plus d'interventions du segment postérieur bénéficient de cette modalité d'anesthésie. L'anesthésie péribulbaire qui a remplacé l'anesthésie rétrobulbaire est la technique de référence. Pour la chirurgie de la cataracte, l'anesthésie topique a la préférence de nombreux ophtalmologistes. Les complications de l'anesthésie péribulbaire sont rares ; les deux plus graves sont la diffusion des anesthésiques locaux vers le système nerveux central et la perforation du globe oculaire. L'anesthésie sous-ténonienne est utilisée chez les patients traités par les antiplaquettaires et les antivitamines K. Les suites postopératoires sont le plus souvent simples, les complications les plus fréquentes étant les nausées, les vomissements et les douleurs. La chirurgie ambulatoire est la modalité habituelle pour de nombreux actes de chirurgie ophtalmologique. Les spécificités anesthésiques des principales interventions ophtalmologiques sont précisées ainsi que la stratégie pour l'anesthésie en urgence des traumatismes oculaires. L'anesthésie pour chirurgie ophtalmologique chez l'enfant n'a pas beaucoup de spécificités et les règles générales de l'anesthésie pédiatrique y sont applicables. L'anesthésie générale est la règle. Chez un peu moins de 10 % des enfants, l'affection oculaire fait partie d'une maladie héréditaire qui peut comporter des atteintes d'autres appareils qui ont une incidence sur la conduite de l'anesthésie. La consultation d'anesthésie doit détecter l'intubation difficile qui est fréquente dans certaines maladies héréditaires.