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La dimension psychologique des soins palliatifs - 24/06/25

The psychological dimension of palliative care

Doi : 10.1016/j.amp.2025.05.002 
Nicolas Nieuviarts a, Isabelle Triol b, Romain Jallet c, Camille Baussant-Crenn d, Carole Carnémolla Cousin e, Jean-Pierre Bouchard f, g,
a Laboratoire de recherche SuLiSoM (subjectivité, lien social et modernité, 3071), faculté de psychologie, université de Strasbourg, 67000 Strasbourg, France 
b Assistance publique–Hôpitaux de Paris, 157, rue de la Porte-de-Trivaux, 92140 Clamart, France 
c Laboratoire de recherche InterPsy, département de lettres et sciences humaines et sociales, université de Lorraine, 54015 Nancy cedex, France 
d Fondation Œuvre de la Croix-Saint-Simon, 35, rue du Plateau, 75019 Paris, France 
e Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) La Grèze, 81440 Montdragon, France 
f Department of Statistics and Population Studies, Faculty of natural sciences, University of Western Cape, Belleville, 7535 Cape-Town, Afrique du Sud 
g Psychologie-criminologie-victimologie (PCV), 33000 Bordeaux, France 

Auteur correspondant.
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Tuesday 24 June 2025
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder

Résumé

En France, environ 600 000 personnes décèdent chaque année, affectant un nombre bien plus important de proches, confrontés à l’épreuve du deuil. Vivre avec une maladie grave, potentiellement mortelle, constitue l’une des expériences les plus bouleversantes, tant pour la personne malade que pour son entourage. Il est désormais largement établi que les conditions dans lesquelles se déroule la fin de vie influencent profondément la manière dont le deuil est traversé. Malgré des avancées en matière de formation, les soins palliatifs demeurent largement méconnus, tant du côté des professionnels que du grand public, et restent associés à de nombreuses représentations stéréotypées. Depuis une dizaine d’années, une sensibilisation progressive à cette approche complémentaire a été amorcée, notamment auprès des soignants, y compris les médecins. Des formations continues, telles que le Diplôme Universitaire (DUSP), le Diplôme Inter-Universitaire de Soins et d’Accompagnements Palliatifs (DIUSP), ou encore des MOOC en ligne, permettent d’approfondir ces connaissances. Toutefois, ces formations ne sont pas obligatoires, demeurent insuffisamment investies, et représentent une charge financière pour les structures ou les individus concernés. Concernant les psychologues, l’écart est encore plus marqué : la formation initiale ne prévoit aucun enseignement spécifique relatif aux soins palliatifs. Pourtant, leur rôle est reconnu dans de nombreuses institutions et suppose une adaptation constante aux cadres cliniques, éthiques et institutionnels. Travailler auprès de personnes vivant avec une maladie grave engage des compétences transversales qui nécessitent d’être développées. Dans cet entretien avec Jean-Pierre Bouchard, Nicolas Nieuviarts, Romain Jallet, Isabelle Triol, Camille Baussant-Crenn et Carole Carnémolla Cousin évoquent la réalité des soins palliatifs, en précisent les contours cliniques et humains, tout en appelant à une coopération interprofessionnelle renforcée. Il s’agit notamment d’inviter les psychologues à investir ce champ encore trop souvent réduit à la question de la mort, alors qu’il concerne, avant tout, une éthique du soin et de la présence.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

In France, approximately 600,000 people die each year, affecting a far greater number of relatives and loved ones who are then directly confronted with the experience of grief. Behind each death, several individuals — partners, children, friends, caregivers — must come to terms with an irreversible loss. Living with a serious, progressive, and potentially life-threatening illness represents one of the most challenging experiences a person and their loved ones can face, affecting them psychologically, physically, socially, and existentially. It is now widely acknowledged that the circumstances surrounding the end of life profoundly influence the grieving process: they can either support its elaboration or, conversely, make it more difficult, potentially leading to complicated or pathological grief. In this context, palliative care offers an appropriate response to the complexity of such situations. However, despite being enshrined in French law since 1999 as a right for all individuals suffering from serious illness, its implementation remains uneven and largely misunderstood. Too often, palliative care is associated with last-minute interventions, limited to the final days of life, and perceived as a form of therapeutic abandonment. These reductive representations hinder its comprehension and integration, both by healthcare professionals and by patients and their families. It is essential to remember that palliative care does not oppose curative treatment: it follows a logic of comprehensive support aimed at preserving quality of life, relieving symptoms, supporting the person through their journey, and, where possible, enabling the expression of their wishes. Over the past decade, efforts have been made to better incorporate this approach into the training of healthcare professionals. Medical students, nurses, and care assistants are gradually being introduced to palliative care principles through specific courses or clinical placements. Complementary training programs, such as the University Diploma in Palliative Care (DUSP) or the Inter-University Diploma (DIUSP), also offer opportunities for further specialization. However, these programs remain optional, vary widely in availability depending on the region, and are still undervalued in professional development pathways. As a result, the dissemination of palliative care continues to suffer from a lack of structured training, institutional recognition, time, and adequate human and logistical resources. The situation is even more concerning for psychologists. To date, there is no compulsory module on palliative or end-of-life care within initial psychology training. This represents a significant gap, considering the specific demands of this clinical field. While psychologists are increasingly recognized within healthcare and social institutions, their involvement in palliative care settings requires particular cross-disciplinary skills. These include the ability to receive and work with psychological and existential suffering, to support families, to contribute meaningfully to clinical discussions, to help caregivers facing exhaustion or ethical dilemmas, and to question the appropriateness of care arrangements on a case-by-case basis. Such work calls for clinical flexibility, the capacity to adapt to uncertain temporalities, and a solid understanding of public health issues, patient rights, and interdisciplinary collaboration. In this interview with Jean-Pierre Bouchard, Nicolas Nieuviarts, Romain Jallet, Isabelle Triol, Camille Baussant-Crenn, and Carole Carnémolla Cousin discuss the reality of palliative care, outlining its clinical and human dimensions, while calling for enhanced interprofessional cooperation. They specifically invite psychologists to engage with this field — too often reduced merely to the question of death — emphasizing instead an ethic of care and presence above all. Ultimately, it is about promoting a global, humane, and responsive approach to care, where medical technique finds its full meaning only when accompanied by a deep attention to subjectivity, relationships, words, and the values of those we accompany.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Accompagnement, Deuil, Dimension Psychologique, Fin de vie, Maladie grave, Mort, Soins palliatifs,

Keywords : Death, End-of-life, Grief, Palliative care, Psychological dimension, Serious illness, Support


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