L’insuffisance rénale aiguë (IRA) est une défaillance d’organe relativement fréquente en chirurgie. La baisse du débit sanguin rénal et l’ischémie qui en découle semblent être le plus souvent à l’origine de l’agression rénale.

Étude rétrospective colligeant les dossiers de 235 patients admis aux urgences néphrologiques du CHU d’Oran entre juin 2014 et février 2015.

L’incidence de l’IRA postopératoire était de 19,14 %. La chirurgie générale venait en tête de liste chez 42,2 % de nos patients, suivie de la traumatologie chez 20 %, l’urologie chez 17,7 %, la chirurgie thoracique chez 11,1 % et en fin la gynéco-obstétrique chez 8,8 %. L’âge moyen de nos patients était de 40,4ans, présentant pour la plupart un ou plusieurs facteurs de risque puisque l’HTA était retrouvée chez 42,2 %, un diabète chez 35,5 %, et alors que 77,7 % étaient sous IEC/ARAII et ou diurétiques, 17,7 % d’entre eux avaient bénéficié d’une radiologie au produit de contraste quelques jours avant l’intervention. Le dosage de la créatinine plasmatique et la mesure du débit urinaire ont permis d’estimer la gravité de l’IRA selon la classification de RIFLE ; grade R chez 22,2 % des patients, grade I chez 31,1 % contre 33,3 % grade F, imposant le recours à l’hémodialyse qui n’a permis la récupération que chez 11,2 %.

Le contexte chirurgical est un facteur de risque, majeur puisqu’il occupe le deuxième rang des événements déclenchant une insuffisance rénale aiguë en milieu hospitalier. L’existence d’une atteinte rénale antérieure, d’une tare associée, l’âge avancé, l’administration de vasopresseurs ou de diurétiques, la radiologie au produit de contraste, le contexte de chirurgie lourde sont autant de facteurs qui multiplient ce risque [1Bourgeois E., Bataille A., Jacob L. Insuffisance rénale aiguë en réanimation, 51e congrès national d’anesthésie et de réanimation  : Elsevier Masson SAS (2009). 

Cliquez ici pour aller à la section Références]. Le pronostic reste sombre puisqu’on déplore le décès de 13,3 % de nos patients.

L’identification précoce des situations à risque permet d’envisager de véritables stratégies de prévention de l’atteinte rénale en situation d’agression par des mesures de protection efficaces basées essentiellement sur le maintien d’une volémie optimale susceptible de garantir une perfusion rénale efficace.