Hypertension artérielle et rein au grand Sahara chez la population noire : des actions à entreprendre - 16/09/15
Résumé |
Introduction |
La prévalence de l’hypertension artérielle (HTA) est grande au sud de notre pays, l’HTA est la première cause d’insuffisance rénale chronique, la population noire est encore plus à risque car l’HTA est plus sévère. L’objectif de notre travail est d’identifier le profil épidémiologique de cette population noire hypertendue qui consulte en néphrologie, pour évaluer ainsi le risque rénal et proposer une stratégie pour mieux protéger le rein.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une méthode transversale descriptive et rétrospective sur une période de 24mois (janvier 2013–décembre 2015). Ont été inclus 318 patients hypertendus de race noire âgés de plus de 15ans ; ont été exclus les patients en insuffisance rénale chronique terminale.
Résultats |
L’âge moyen de ces patients était de 58±19ans avec une prédominance masculine (sex-ratio 1,63). L’HTA était mal contrôlée chez 65 % dont 38 % présentent une HTA sévère. La durée moyenne du suivi était de 4ans ; 28 % n’ont jamais consulté. Les facteurs cardiovasculaires retrouvés étaient : dyslipidémie (73,55 %), diabète (41,52 %), obésité avec IMC≥30 (46 %), tabac (52 %). En ce qui concerne l’atteinte rénale : 64 % des patients présentaient une maladie rénale chronique avec DFG≤60mL/min, parmi ces patients 44,8 % avait un DFG≤30mL/min. Une micro-albuminurie était présente chez 35,5 %, une macro-albuminurie chez 27,8 %. Les patients étaient atteints pour la plupart d’un diabète de type 2. Pour à peine 31 %, le traitement comportait plus de deux médicaments de classes thérapeutiques différentes : les bloqueurs du système rénine-angiotensine (IEC, ARA II) n’étaient prescrits que chez 26,60 %. La consommation de sel était supérieure à 10g/j chez 68 % des patients, la consommation des purines était augmentée chez 43 %.
Discussion |
Le risque rénal est élevé devant cette dégradation de la fonction rénale déjà présente. Cette HTA, sévère et mal contrôlée, est associée à plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire chez ces patients pour qui une association de plusieurs médicaments s’avère nécessaire. Les IEC, ARA II doivent être privilégiés car une néphroprotection est impérative. Les habitudes alimentaires de ces patients étroitement liées à leur mode de vie sont à contrôler.
Conclusion |
Une politique de santé adéquate qui a pour but d’améliorer l’accès au soin, élargir la couverture sociale est requise afin de maîtriser cette HTA et protéger le rein.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 11 - N° 5
P. 429 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?