La dysfonction érectile est une complication fréquente du diabète. La dysfonction érectile demeure sous-évaluée dans notre région. Notre objectif est d’en déterminer la prévalence et identifier ses facteurs associés chez le diabétique au stade de l’insuffisance rénale.

Nous avons mené une étude transversale, descriptive et analytique du 8 mars 2014 au 29 novembre 2014, incluant une population des sujets diabétiques insuffisants rénaux de sexe masculin. Le diagnostic de dysfonction érectile a été posé sur base d’un questionnaire IIEF 5 abrégé. La créatinine a été dosée au Piccolo, le débit de filtration glomérulaire a été estimé par la formule de MDRD. L’HbA_1c, la glycémie et les lipides ont été mesurés au Cobas b 101 system. L’analyse statistique a été réalisée au Chi², la différence a été considérée significative pour p inférieur à 0,05.

Un total de 485 patients diabétiques insuffisants rénaux a été inclus dans l’étude et parmi eux 392 (80,8 %) avaient une dysfonction érectile. La prévalence de la dysfonction érectile augmentait significativement avec l’âge des patients passant de 37 % entre 18 et 25ans à 92 % entre 50 et 72ans. La prévalence de la dysfonction érectile était également significativement associée à la durée du diabète, passant de 77,4 % entre 0 et 5ans à 96,6 % à 15ans et plus.

Les facteurs associés à la dysfonction érectile étaient le mauvais équilibre de la glycémie, la micro-albuminurie, la rétinopathie, la neuropathie, l’hypercholestérolémie, l’obésité. Aucun lien n’a été établi entre la dysfonction érectile et le degré d’instruction.

La prévalence de la dysfonction érectile est élevée chez les hommes diabétiques insuffisants rénaux dans la Région des Grands-Lacs. Une lutte contre les facteurs associés modifiables permettra de prévenir cette complication. Cela devra être intégré dans le programme du projet EPIRAGL.