Utilisation de la médecine traditionnelle alternative chez les patients atteints de maladie rénale chronique au Sénégal : étude transversale en 2014 - 16/09/15
Résumé |
Introduction |
L’utilisation de la médecine traditionnelle alternative (MTA) est très fréquente dans de nombreuses maladies chroniques. En Afrique de l’Ouest, la MTA constitue le premier recours pour près 80 % des malades. Cependant, l’importance de ce phénomène au cours de la maladie rénale chronique (MRC) n’a pas encore été explorée. Le but de cette étude était de déterminer la prévalence, le mode d’utilisation, et la perception des effets de la MTA chez les hémodialysés chroniques au Sénégal.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude transversale allant du 30 juin au 30 septembre 2014, ayant inclus 143 patients volontaires (79 hommes et 64 femmes) provenant de quatre centres de dialyse au Sénégal. Les données socio-démographiques, cliniques et pronostiques ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire administré aux patients lors des séances.
Résultats |
L’âge moyen des patients était de 44,7ans (18–72ans) et la durée moyenne en dialyse de 17,3 mois (1–140 mois). Les étiologies de MRC étaient dominées par l’hypertension (36 %), les glomérulonéphrites primitives (28 %) et le diabète (9 %). Quatre-vingt-dix patients (62,9 %) ont eu recours au moins une fois à la MTA au cours de leur maladie (55,7 % des hommes, des femmes de 71,8 %). Seuls 15,6 % utilisaient encore la MTA en association avec leur traitement en dialyse. Les types de MTA les plus utilisés étaient la phytothérapie (85,5 %), les suppléments alimentaires (7,8 %) et les interventions spirituelles (6,7 %). Les raisons évoquées pour l’usage de la MTA étaient l’accessibilité financière (30 % des cas), le doute à l’égard de la médecine moderne (3 %), la recherche d’un traitement plus efficace pour leur maladie (18 %). Globalement, la MTA était perçue comme bénéfique pour 21,1 % des patients, inutile pour 14,4 % et délétère chez 10,0 % des patients. Des effets indésirables ont été rapportés chez 7,1 % des cas. Plus d’un patient sur dix (13,3 %) affirmait être prêt à utiliser à nouveau la MTA en cas de besoin.
Discussion |
Des efforts doivent être faits pour prévenir les interactions médicamenteuses et mieux identifier les thérapies potentiellement délétères sur le rein.
Conclusion |
La MTA est très utilisée chez les hémodialysés au Sénégal et devrait être mieux encadrée.
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Vol 11 - N° 5
P. 441-442 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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