S'abonner

Profil étiologique des uvéites infectieuses dans un service de médecine interne - 22/11/15

Doi : 10.1016/j.revmed.2015.10.021 
H. Zoubeidi, C. Abdelkefi, A. Hamzaoui , F. Said, M. Lamloum, I. Ben Ghorbel, T. Ben Salem, M. Khanfir, M.H. Houman
 Service de médecine interne, CHU La Rabta, Tunis, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les uvéites sont des manifestations d’inflammation intraoculaire d’étiologie et de présentation particulièrement hétérogène. Les causes infectieuses des uvéites peuvent être bactériennes, virales ou parasitaires. L’identification d’un agent pathogène infectieux guide la prise en charge. L’objectif de notre étude est de relever les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutives des uvéites d’origine infectieuse.

Patients et méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective menée au service de médecine interne de La Rabta s’étendant sur une période de 11ans (2004–2015) et colligeant les cas des uvéites d’origine infectieuse.

Résultats

Vingt-deux patients ont été recensés. Il s’agit de 12 femmes et de 10 hommes. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 42,7ans. Les signes fonctionnels révélateurs ont été : une rougeur oculaire (63,63 %), une baisse de l’acuité visuelle (63,63 %), un flou visuel (59,09 %), une douleur oculaire (22,72 %), un scotome (13,63 %), des céphalées (4,54 %), et une cécité binoculaire (4,54 %). L’uvéite a été : antérieure (31,81 %), intermédiaire (9,09 %) et postérieure (22,72 %). Une atteinte à la fois antérieure et intermédiaire a été notée chez deux patients et une pan-uvéite chez 7autres (31,81 %). L’uvéite a été unilatérale dans 19 cas (86,36 %) et bilatérale chez 3 patients (13,63 %). Deux patients ont présenté un œdème maculaire, 5 patients une vascularite rétinienne et 5 patients des foyers choriorétiniens. Les 2 étiologies les plus fréquentes étaient la tuberculose (22,72 %) et la toxoplasmose (22,72 %). L’uvéite tuberculeuse était essentiellement à type de pan-uvéite (60 % des cas) alors que la toxoplasmose a été majoritairement responsable d’uvéite postérieure (60 %). Les autres étiologies ont été réparties comme suit : une toxocarose (1 cas : 4,54 %), une syphilis (3 cas : 13,63 %), une infection à chlamydiae (1 cas : 4,54 %), une cause infectieuse locorégionale à type d’abcès dentaire (2 cas : 9,09 %), une infection à herpès simplex virus (3 cas : 13,63 %) et une hépatite virale C (2 cas : 9,09 %). Les causes virales et parasitaires ont été confirmées dans tous les cas par les sérologies correspondantes. Concernant la tuberculose, le diagnostic a été basé sur l’intradermoréaction à la tuberculine, le test au quantiféron et sur des éléments de présomption (contage tuberculeux, aspect évocateur à l’examen ophtalmologique et bonne réponse au traitement anti-tuberculeux). Un traitement spécifique a été prescrit dans tous les cas. Une corticothérapie associée était prescrite dans 63,63 % des cas. L’évolution était favorable chez 12 patients (54,54 %) avec disparition des signes fonctionnels, récupération totale ou partielle de l’acuité visuelle et disparition des signes inflammatoires à l’examen ophtalmologique. Deux cas de rechute ont été notés avec passage ultérieur à la chronicité (toxoplasmose : 1 cas et chlamydiae : 1 cas). Six patients ont été perdus de vue.

Conclusion

Dans notre série, les étiologies des uvéites infectieuses demeurent dominées par la tuberculose et la toxoplasmose. Le pronostic semble corrélé à l’étiologie, à la sévérité de l’atteinte oculaire mais surtout à l’adaptation du traitement et à la rapidité de la prise en charge. Ainsi, la mise en évidence d’arguments plus ou moins formels en faveur d’un agent pathogène impose un traitement spécifique et reste une étape majeure permettant d’échapper aux différentes classes d’immunosuppresseurs.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2015  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 36 - N° S2

P. A104 - décembre 2015 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Infections à germes intracellulaires dans un service de médecine interne : à propos de 82 cas
  • I. Chaabene, A. Mzabi, B. Mrad, M. Karmani, A. Rezgui, F. Ben Fredj, C. Kechrid Laouani
| Article suivant Article suivant
  • Méningites dans un service de médecine interne : à propos de 97 cas
  • I. Chaabene, A. Mzabi, M. Karmani, B. Mrad, A. Rezgui, F. Ben Fredj, C. Kechrid Laouani

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.