Quelles sont les maladies inflammatoires diagnostiquées dans les services de maladies infectieuses ? - 22/11/15
Résumé |
Introduction |
Les patients adressés aux infectiologues présentent une grande variété de signes et de symptômes dont le plus commun est la fièvre, dont le diagnostic représente parfois un défi complexe. Certains patients ayant une fièvre d’origine non infectieuse, et en particulier liée à une pathologie inflammatoire, peuvent être hospitalisés en service de maladies infectieuses (SMI). Aucune étude épidémiologique n’a été menée dans ce domaine. Nous avons étudié rétrospectivement les maladies inflammatoires diagnostiquées en SMI.
Patients et méthodes |
Nous avons interrogé le PMSI afin d’extraire les dossiers de patients hospitalisés en SMI entre 2004 et 2012, à Saint-Étienne et à Marseille et, pour constituer un groupe témoin, en service de médecine interne à Saint-Étienne, ayant reçu un code CIM-10 en diagnostic principal, secondaire ou associé d86 (sarcoïdose), m05 à m09, m12, m13 (polyarthrite rhumatoïde et autres arthropathies) ou m30 à m35 (vascularites et connectivites). Nous avons relu systématiquement les comptes rendus d’hospitalisation puis inclus les cas pour qui le diagnostic de maladie inflammatoire avait été porté au cours de l’hospitalisation.
Résultats |
À partir de la base de données PMSI, 290 cas de maladies inflammatoires ont été identifiés parmi 11 116 hospitalisations pour les 2 SMI considérés sur la même période (2,6 %) (206 à Saint-Étienne, 84 à Marseille). Parmi eux, 51 (17,6 %) avaient été nouvellement diagnostiqués et ont été inclus dans l’étude. À Saint-Étienne, 7 % des maladies inflammatoires nouvellement diagnostiquées (en médecine interne ou en SMI) l’ont été dans le SMI. La durée moyenne de séjour (DMS) était de 23,4jours (vs 12,2jours de DMS en général pour les SMI). L’âge médian était de 61ans. La maladie de Horton était la maladie inflammatoire la plus souvent diagnostiquée en SMI (19,6 %), et correspondait à la durée de séjour la plus longue, avec un délai diagnostique et thérapeutique important, alors que c’est une urgence thérapeutique. Les autres diagnostiques portés étaient les connectivites (17,6 %), la maladie de Still de l’adulte (MSA) (15,7 %), la pseudo-polyarthrite rhizomélique (11,8 %), la polyarthrite rhumatoïde (11,8 %), les vascularites (9,8 %), la sarcoïdose (7,8 %) et la maladie de Behçet (5,9 %). Les présentations cliniques des maladies inflammatoires étaient souvent atypiques par rapport aux grandes séries de la littérature. En comparaison avec les diagnostics portés dans le service de médecine interne de Saint-Étienne, les MSA étaient sur-représentées en SMI.
Conclusion |
Les maladies inflammatoires nouvellement diagnostiquées représentent une petite proportion des diagnostiques portés en SMI, correspondant toutefois à 7 % des maladies inflammatoires nouvellement diagnostiquées à Saint-Étienne dans les services de médecine interne et de maladies infectieuses dans notre série. Nous rapportons pour la première fois la fréquence et les caractéristiques clinico-biologiques des patients ayant reçu un diagnostic de maladie inflammatoire à l’occasion d’un séjour en SMI. Les internistes et les infectiologues doivent connaître certaines présentations atypiques de ces pathologies conduisant à de potentielles « erreurs d’aiguillage », afin d’éviter tout retard dans la gestion optimale de ces patients.
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Vol 36 - N° S2
P. A126-A127 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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