Profil clinique et étiologique des fièvres prolongées inexpliquées : à propos de 18 cas - 22/11/15
Résumé |
Introduction |
Malgré les nombreux progrès technologiques en matière de diagnostic para clinique, la fièvre prolongée inexpliquée reste une situation classique en médecine interne, représentant un motif d’hospitalisation relativement fréquent. Ses étiologies sont multiples et l’enquête reste souvent longue coûteuse et éprouvante pour le malade.
Objectif |
Décrire la démarche diagnostique et le profil étiologique de la fièvre prolongée inexpliquée et apprécier la rentabilité des examens paracliniques dans l’enquête étiologique.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude descriptive, rétrospective reprenant les dossiers de malades hospitalisés pour fièvre prolongée, dans un service de médecine interne, entre janvier 2009 et septembre 2015. Nos critères d’inclusion étaient : fièvre>38,3°C affichée à plusieurs reprises, évoluant depuis plus de 3 semaines et sans diagnostic après une semaine d’investigations appropriées en hospitalisation Petersdorf et Beeson [Medicine (Baltimore) 1961;40:1–30].
Résultats |
Durant la période de l’étude, 18 cas de fièvre prolongée ont été colligés, soit une prévalence hospitalière de 0,8 %. Ils se répartissaient en 12 hommes et 6 femmes âgés en moyenne 32,26ans±12,6 [extrêmes de 16 et 58ans]. La durée moyenne d’évolution de la fièvre avant l’hospitalisation était de 7,8semaines±5,8 [extrêmes de 4 et 20semaines]. La température à l’admission était de 38,83°C±1,19 en moyenne [extrêmes de 37 et 41°C]. La fièvre était isolée dans 4 cas et associée à d’autres symptômes dans 14 cas. L’interrogatoire et l’examen clinique ont retrouvé des symptômes divers: signes généraux, algies de localisation diverses sous forme d’arthralgies (n=10), myalgies (n=3) et céphalées (n=1) ainsi que des adénopathies (n=5), splénomégalie (n=3) et/ou hépatomégalie (n=1). Les examens paracliniques de première intention réalisés chez tous les malades ont permis à ce stade une orientation diagnostique dans 63 % alors que ceux de 2e intention ont affirmé le diagnostic dans 22 % des cas. Au terme des examens de 3e intention, une étiologie de la fièvre prolongée a été retenue chez 13 malades, soit une rentabilité globale de 72 %. L’origine inflammatoire était au premier plan. Elle a concerné 9 malades: maladie de Behçet (4 cas), myopathie inflammatoire (2 cas), maladie de Still (1 cas), polyarthrite rhumatoïde (1 cas) et syndrome de Sharp (1cas). Elle était d’origine infectieuse dans 3 cas: tuberculose extra-pulmonaire (2 cas) et endocardite infectieuse (1 cas). L’origine néoplasique était plus rare représentée par 1 cas de maladie d’Hodgkin. Chez 5 malades, l’origine de la FP est restée indéterminée, soit dans 28 % des cas.
Conclusion |
Le diagnostic des fièvres prolongées inexpliquées constitue un défi majeur pour l’interniste, illustré par un taux d’échecs de 25 à 30 % dans les grandes séries occidentales. Nos résultats sont conformes aux données de la littérature en ce qui concerne le taux de diagnostics non résolus mais aussi l’ordre de distribution des différentes causes de fièvre prolongée inexpliquée dominées par les maladies inflammatoires.
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Vol 36 - N° S2
P. A127 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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