S'abonner

Angiosarcomes cutanés avancés traités par paclitaxel et bevacizumab - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.212 
O. Becquart , C. Girard, C. Lesage, B. Guillot
 Dermatologie, CHRU de Montpellier, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les angiosarcomes cutanés (ASC) sont des tumeurs rares et agressives. Le traitement des stades non résécables ou métastatiques n’est pas standardisé et l’efficacité des monochimiothérapies est faible. De nouveaux protocoles efficaces doivent être identifiés. Nous rapportons 3 cas d’ASC avancés traités par l’association paclitaxel et bevacizumab.

Observations

Cas no 1 : un homme de 85ans consultait pour un nodule violacé du scalp. L’histologie montrait un ASC. Il était traité par chirurgie et radiothérapie. Cinq mois plus tard, une récidive multinodulaire inopérable était observée. Un traitement par paclitaxel (80mg/m2/sem) et bevacizumab (10mg/kg/2 sem) (protocole P/B) était réalisé. Après 3 cycles, le bevacizumab était arrêté pour mauvaise tolérance mais l’efficacité était spectaculaire avec disparition des cibles tumorales. Le paclitaxel était poursuivi pour 9 cycles. Après 17 mois de survie sans progression (SSP), le malade décédait de métastases viscérales.

Cas no 2 : un homme de 84ans présentait un nodule violacé du vertex. L’histologie confirmait le diagnostic d’ASC. Il était traité par chirurgie et radiothérapie. Quatre mois après, une récidive locale étendue d’évolution rapide était traitée par protocole P/B. Aucune réponse n’était observée. Le malade décédait 3 mois après le début du traitement.

Cas no 3 : une femme de 87ans avait un ASC de la jambe droite traité par chirurgie. Deux récidives locales à 3ans d’intervalle étaient traitées par radiothérapie et chirurgie. À 5ans du diagnostic, une récidive ganglionnaire était traitée par 4 cycles de paclitaxel seul sans efficacité. Le protocole P/B n’entraînait pas non plus de réponse et était arrêté après 3 cycles. La patiente décédait à 20 mois du début de la chimiothérapie.

Discussion

Les ASC ont un pronostic péjoratif (survie à 5ans : 12–34 %). Leur rareté rend difficile la standardisation du traitement des formes avancées. Les études sont surtout rétrospectives portant sur des monochimiothérapies (doxorubicine et paclitaxel) avec des SSP de 4 à 7 mois. Le VEGF, surexprimé dans 80 % des ASC, est impliqué dans leur oncogenèse. Le bevacizumab, anticorps anti-VEGF, est un candidat au traitement de ces tumeurs. Huit cas d’ASC traités par bevacizumab associé à la radiothérapie ou la chirurgie ont été rapportés avec des SSP allant jusqu’à 26 mois. Seuls 2 cas traités par l’association P/B ont été publiés. L’un mettait en évidence une SSP de 11 mois, et le second, en néoadjuvant, une SSP de 14 mois. Nos cas montrent une SSP de 17 mois pour l’un, une évolution rapidement fatale pour le second et une survie prolongée sans réponse clinique objective pour le troisième.

Conclusion

L’agressivité des ASC et le manque d’efficacité des chimiothérapies poussent à rechercher d’autres protocoles dans les formes avancées. Ces 3 cas d’ASC traités par le protocole P/B montrent des réponses hétérogènes dont une survie prolongée, rendant des études plus larges nécessaires.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Angiosarcome, Angiosarcome avancé, Bevacizumab, Paclitaxel


Plan


 Iconographie disponible à l’adresse : JDP2015iconographies.pdf.


© 2015  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 142 - N° 12S

P. S521 - décembre 2015 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Risque de carcinome épidermoïde cutané au cours de l’épidermolyse bulleuse héréditaire : faut-il surveiller aussi les formes simples de type Dowling-Meara ?
  • J. Gottlieb, V. Seta, A. Hovnanian, M. Titeux, N. Pironon, M. Battistella, M. Bagot, E. Bourrat
| Article suivant Article suivant
  • Étude rétrospective sur les tumeurs primitives malignes des membres inférieurs se présentant sous la forme d’ulcères vasculaires
  • P. Bilan, C. Fargeas, M. Amy de la Bretèque, C. Sin, A.-R. Wann, M. Grossin, M.-L. Sigal, E. Mahé

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.