Plusieurs études épidémiologiques ont montré une augmentation du risque de démence liée à la concentration d'aluminium dans l'eau, cependant ces études restent toujours controversées. Dans la présente étude, nous nous intéressons à l'évolution du déficit cognitif (mesuré par le score au MMSE). Cette approche avait plusieurs intérêts, en particulier, l'évolution du score au MMSE n'était pas sensible aux erreurs de diagnostic qui peuvent être présentes dans la détection des cas de démence ou de maladie d'Alzheimer.

Nous nous sommes donc appuyés sur les données de la cohorte Paquid, soient 3 401 personnes âgées de 65 ans et plus, domiciliées dans les départements de Dordogne et de Gironde. Nous avons étudié le déclin cognitif, après 8 ans de suivi de ces personnes en utilisant des modèles linéaires à effets mixtes afin de tenir compte à la fois des corrélations entre les mesures longitudinales intra-sujet et des corrélations intra-zone géographique.

L'analyse de la cohorte a révélé une association entre le déclin cognitif et des concentrations élevées d'aluminium dans l'eau. De plus les résultats ont confirmé un risque moindre de déclin cognitif chez les personnes exposées à des taux élevés de silice dans l'eau.

Des études complémentaires sont cependant nécessaires pour valider ce travail, en particulier en raison du faible nombre de sujets exposés à des taux élevés d'aluminium dans l'eau.