Variation de poids après un diagnostic de cancer et facteurs socio-économiques, démographiques, et cliniques associés : résultats de la cohorte prospective NutriNet-Santé - 23/03/16
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Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Suite au diagnostic d’un cancer, alors que certains patients ont des difficultés à s’alimenter et souffrent de dénutrition, d’autres au contraire, prennent du poids. Dans les deux cas, ces évolutions peuvent avoir un impact sur le pronostic de la maladie et le risque de récidives ou de second cancer. L’objectif de cette étude était de quantifier la variation de poids entre avant et après un diagnostic de cancer dans une large cohorte prospective, et d’investiguer les facteurs associés à ces évolutions pondérales.
Matériel et méthodes |
La population d’étude était composée de 1051 cas de cancer incidents validés par un comité médical, diagnostiqués dans la cohorte NutriNet-Santé entre mai 2009 et juillet 2015. Les données de poids et de taille étaient collectées de manière prospective tous les 6mois au cours du suivi. Les indices de masse corporelle (IMC) moyens avant et après le diagnostic de cancer ont été calculés et comparés avec des tests de Student sur données appariées. Les caractéristiques associées à une prise de poids modérée ou sévère (≥5 %) ont été investiguées par régression logistique non conditionnelle.
Résultats |
La variation d’IMC n’était pas significative au global (–0,083kg/m2, p=0,1164). Toutefois, une diminution de l’IMC après le diagnostic de cancer était observée chez les hommes (–0,331kg/m2, p=0,0002) et les cas de cancers colorectaux (–0,621kg/m2, p=0,001), et une augmentation de l’IMC était observée chez les sujets ayant un cancer de meilleur pronostic (+0,174kg/m2, p=0,02) et chez les cas de cancers du sein et de la peau (+0,156kg/m2 p=0,05 et +0,276kg/m2 p=0,03 respectivement). Une prise de poids modérée ou sévère (≥5 %) était plus fréquemment observée chez les femmes (p=0,02), les sujets plus jeunes (p<0,0001), en situation de surpoids avant diagnostic (p=0,01), ceux ayant des revenus plus modestes (p=0,002), un niveau d’étude plus faible (p=0,02), ainsi que chez les fumeurs ou les patients ayant arrêté du fumer suite au diagnostic de leur cancer (p=0,0001). Ces résultats étaient similaires lorsque les analyses étaient conduites chez les femmes atteintes de cancer du sein. En outre, celles ayant eu une ménopause artificielle avaient plus de risque de prendre du poids (p=0,0005). Les caractéristiques de la tumeur mammaire (taille, récepteurs ER/PR, etc.) et les traitements (hormonothérapie, chimiothérapie, etc.) n’étaient pas associés au risque de prise de poids.
Conclusion |
Ces résultats, portant sur une large cohorte prospective de patients atteins de cancer, mettent en évidence différentes trajectoires pondérales suite au diagnostic de la maladie. Les facteurs socio-démographiques et économiques semblent influencer de manière importante le risque de prise de poids (après un cancer du sein notamment), illustrant des inégalités sociales de santé (risque notamment plus élevé chez les patients ayant un revenu ou un niveau d’étude plus faible).
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Vol 30 - N° 1
P. 57-58 - mars 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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