Dysesthésies chez un patient avec patch-test positif à l’étain : quelle pertinence ? - 06/04/16
Résumé |
Introduction |
Les dermatites de contact à l’étain sont rares et se présentent habituellement sous la forme d’un eczéma de contact ou aéroporté. Nous rapportons le cas d’un patient exposé professionnellement à des métaux qui présentait des dysesthésies des doigts et chez qui un patch-test (PT) à l’étain a été retrouvé positif. La pertinence de ce PT est discutée.
Résultats |
Monsieur G., 25ans se présentait en consultation des dysesthésies du bout des doigts, sans lésion dermatologique associée. Celles-ci avaient débuté 2ans plus tôt, après son embauche (entreprise de construction de charpentes métalliques). Il avait déjà bénéficié d’une consultation neurologique avec électromyogramme qui n’avaient pas retrouvé d’anomalie. Le patient décrivait des sensations de picotements et de brûlures associées à une hyperhidrose de rythme professionnel. Les PT de la batterie standard étaient négatifs mais, dans la batterie métaux (trolab), le PT à l’étain (chlorure d’étain 1 % vas) était très positif +++ à 48h, les autres métaux étant négatifs.
Discussion |
La pertinence de ce PT fortement positif à l’étain est difficile à établir. Il n’a pas été possible de récupérer auprès de l’entreprise de charpentes métalliques la composition exacte des métaux auxquels le patient était exposé (faillite). Mais suite de l’arrêt de ce travail, les symptômes ont régressé sans séquelles ce qui laisse à penser qu’il y avait un lien avec les métaux manipulés. Des polyneuropathies axonales à l’origine de dysesthésies ont déjà été décrites chez des patients en contact avec des métaux lourds mais d’étiologie toxique, séquellaires et n’évoluant pas selon un rythme professionnel. Les dysesthésies ne sont pas un symptôme habituel de l’allergie et aucun cas semblable au nôtre n’a été publié. Cependant des paresthésies ont déjà été décrites au cours ou après un eczéma de contact aux acrylates (dentistes, chirurgiens, pose de faux ongles). Le mécanisme physiopathologique invoqué dans ces cas était une neurotoxicité des acrylates.
Conclusion |
La question reste posée chez ce patient exposé professionnellement aux métaux de la relation entre une possible allergie de contact retardée à l’étain et des dysesthésies transitoires ayant régressé après arrêt du contact.
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Vol 56 - N° 3
P. 291 - avril 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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