État des lieux de l’évaluation de l’état nutritionnel dans des services de soins gériatriques du groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud-Alsace - 16/06/16
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La dénutrition est fréquente chez les personnes âgées, la prévalence varie de 30 à 70 % en milieu hospitalier. Un dépistage et une prise en charge sont indiqués selon les recommandations de la HAS 2007. Le but de ce travail est de faire, d’une part, un état des lieux de l’évaluation de l’état nutritionnel dans des services de soins gériatriques de la maison médicale pour personnes âgées du groupe hospitalier de la région de Mulhouse-Sud-Alsace (GHRMSA), et d’autre part, d’essayer d’établir une corrélation entre l’état nutritionnel et les facteurs de risque de dénutrition, notamment l’autonomie fonctionnelle.
Matériel et méthodes |
Nous avons réalisé une étude prospective, monocentrique et essentiellement descriptive de l’évaluation de l’état nutritionnel des patients admis dans des services de soins de suite et de réadaptation et des hôpitaux de semaine. Les données ont été recueillies dans les dossiers de 130 patients de mars à juin 2015. Les critères d’évaluation de l’état nutritionnel recherchés étaient l’estimation des apports alimentaires, la mesure du poids par rapport au poids antérieur, le calcul de l’indice de masse corporelle, la réalisation du MNA SF et le dosage de l’albuminémie. L’évaluation de l’autonomie a été faite à partir du système de mesure de l’autonomie fonctionnelle. La comparaison des moyennes a été faite par une Anova et les distributions des variables ont fait appel au Chi2.
Résultats |
Pour le dépistage, l’indice de masse corporelle était fréquemment retrouvé (89,2 %), tandis que le pourcentage de la perte de poids était très peu calculé (8,1 %) et l’évaluation des apports alimentaires n’était pas faite chez tous les patients (40,8 %). L’albuminémie était le critère diagnostique le plus souvent utilisé, le MNA SF n’étant présent que dans 14,6 % des cas étudiés contrairement aux recommandations. Concernant le profil des patients en fonction de l’état nutritionnel, les résultats montraient que les patients dénutris sévères avaient plus souvent des pathologies infectieuse que les patients non dénutris (p=0,0416), et que la dénutrition sévère était plus fréquente chez les patients ayant bénéficié d’une intervention chirurgicale (p=0,0075) ou ayant des douleurs (p=0,0169). Les patients dénutris avaient un score moyen de système de mesure de l’autonomie fonctionnelle inférieur à celui des patients non dénutris, ce qui signifie qu’ils étaient moins autonomes.
Conclusion |
Afin d’optimiser le dépistage et le diagnostic de la dénutrition dans nos services, une sensibilisation de l’équipe médico-soignante au recueil du poids antérieur, au calcul de la perte de poids et à la réalisation du MNA est indispensable. L’évaluation de l’état nutritionnelle doit être rigoureuse chez tous les patients hospitalisés, et l’existence de situations à risque comme l’existence d’une douleur, une intervention chirurgicale récente ou une perte d’autonomie doivent servir d’alerte.
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Vol 30 - N° 2
P. 129 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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