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C10-6 - Inégalités sociales et consommations de soins en présence de mécanismes collectifs correcteurs : enseignements d'une enquête sur les recours au service d'urgences d'un centre hospitalier régional universitaire - 02/03/08

Doi : RESP-10-2002-50-4-SUPP-0396-7620-101019-ARTC10-6 

A. PARAPONARIS [1, 2 et 3],

V. PERRIN [1 et 2],

J.-P. MOATTI [1, 2 et 3],

Y. OBADIA [1]

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Contexte : De nombreux travaux ont souligné l'existence d'un fort gradient social des inégalités de santé et de recours aux soins. Ce phénomène a largement présidé à la mise en oeuvre de la couverture maladie universelle (CMU) en 2000. Toutefois, des profils de consommation de soins atypiques continuent d'être observés, sous la forme de recours aux soins injustifiés et/ou tardifs. Ce travail s'intéresse spécifiquement aux comportements de consommation de soins des populations dont les ressources sont situées à la frontière des montants ouvrant droit à la CMU.

Matériel et méthode : Une enquête transversale a été menée du 15 au 21 mai 2001 au service des urgences de l'hôpital Saint-Roch (Nice). Au cours de sessions d'entretiens s'étalant de 14 à 24 heures, un questionnaire a été proposé aux 693 patients ayant accédé à ce service durant cette période et administré à 516 d'entre eux (74 %) par des internes en médecine. L'information exhaustive a pu être collectée dans 463 questionnaires (90 %) sur lesquels porte l'étude. Les données colligées sont relatives aux caractéristiques démographiques et socio-économiques des individus, au caractère tardif et/ou injustifié de leur recours aux urgences et à leur consommation de soins médicaux. Le caractère non-fondé du recours (recours injustifié) d'une part, le stade de l'altération de l'état de santé des patients (recours tardif) d'autre part, ont été évalués à l'aide de l'échelle CCMU à 5 niveaux de pronostics fonctionnels et/ou vitaux associés au caractère d'urgence.

Résultats : Les recours injustifiés ont été observés chez 25 % des personnes dont le revenu mensuel par unité de consommation (RUC) était inférieur à 288 euros, 20 % de celles ayant un RUC de 288-422 euros, 17 % de celles ayant un RUC de 423-539 euros, 35 % de celles ayant un RUC de 540-670 euros et 30 % de celles ayant un RUC de 671-762 euros. Concernant les recours tardifs, la distribution dans les mêmes catégories de RUC était respectivement de 33 %, 24 %, 13 %, 15,9 % et 25 % Chez ces mêmes personnes, le recours aux soins de médecins généralistes croît plus rapidement que le RUC jusqu'au niveau de 540 euros, puis moins rapidement au-delà, alors que le RUC de 540 euros coïncide avec le maximum de ressources ouvrant droit au bénéfice de la CMU.

Conclusion : Les caractéristiques socio-économiques des populations conditionnent assez largement leur consommation de soins de même que leur état de santé. L'action publique en matière de santé a cherché à réduire ces différences en amenuisant les écarts de consommation. L'article met en évidence les effets contrastés d'un dispositif tel que celui de la CMU : un effet de rattrapage de consommations de soins au sein de la population de bénéficiaires du dispositif, un effet d'exclusion au sein des populations non-bénéficiaires. La mise en place d'un principe de dégressivité du dispositif pourrait aider à réduire un tel effet de seuil.




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Vol 50 - N° SUP 4

P. -1--1 - octobre 2002 Retour au numéro
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