La conduite automobile est une activité de la vie quotidienne complexe qui nécessite de bonnes capacités visuelles, motrices et cognitives, ces dernières faisant appel à la perception, l’orientation temporospatiale, la mémoire, l’attention, la vitesse de traitement de l’information et la prise de décision. Or, il existe dans le vieillissement normal une baisse légère de ces capacités, perturbations qui vont s’aggraver chez les personnes atteintes de pathologies cérébrales. Face à ces modifications, beaucoup de conducteurs âgés modifient leurs habitudes de conduite, en particulier les femmes, mais souvent l’arrêt de la conduite reste une étape difficile à franchir.

Estimer la probabilité d’arrêt de la conduite au cours du processus démentiel, incluant la phase pré-démentielle.

L’étude repose sur la cohorte des 3 cités, avec 7203 titulaires du permis de conduire âgés de 65ans et plus, dont 512 développeront une démence dans les 10ans. À l’inclusion comme à chaque suivi, un diagnostic actif de la démence permet d’identifier des personnes non démentes à un suivi et qui remplissent les critères de démence 2,5ans plus tard, les « futurs déments ».

Dans la phase pré-démentielle, les personnes cessent de conduire plus tôt que celles qui ne présentent pas de pathologie du système nerveux central, et les femmes cessent de conduire plus tôt que les hommes. Au moment du diagnostic, 45 % des hommes et 74 % des femmes avaient cessé de conduire. Aucune différence de probabilité d’arrêt entre hommes et femmes ne subsiste trois ans après le diagnostic.

L’étude montre que peu de conducteurs déments conduisent après le diagnostic et ceux qui conduisent trois ans après présentent tous une démence de type Alzheimer. Même s’ils sont peu nombreux, il est important que les médecins accompagnent ces patients dans le processus d’arrêt de la conduite.