AIRPOUL est une étude épidémiologique en deux phases (2006–2008 et 2011–2013) sur les risques respiratoires des éleveurs de poules pondeuses de l’Ouest de la France. Elle avait pour objectif d’estimer l’exposition des éleveurs aux poussières et de mesurer son impact sur la santé des éleveurs.

Soixante éleveurs ont participé aux deux phases et 10 nouveaux éleveurs ont été inclus à la deuxième phase. Les données de santé ont été recueillies dans le cadre de visites médicales. L’exposition aux poussières alvéolaires a été mesurée à l’aide de capteurs personnels portés pendant une ou deux journées de travail. Pendant cette journée et les six suivantes, les éleveurs ont rempli un budget-espace-temps-activité (BETA). Une modélisation statistique a été menée tenant compte des lieux et activités réalisées le jour des mesures qui a permis ensuite de calculer un niveau d’exposition pour les six autres jours. Les liens entre exposition et indicateurs sanitaires (symptômes et maladies respiratoires) ont été étudiés dans des modèles logistiques et linéaires.

Le suivi fait apparaître une augmentation de la prévalence des maladies allergiques, notamment de l’asthme. Les prévalences de symptômes respiratoires chroniques sont plus élevées que dans la population générale. Cependant, on constate une diminution de certains entre les deux phases, ce qui pourrait être mis en relation avec la diminution du tabagisme. Plus l’exposition est importante, plus le risque de souffrir de symptômes (toux, sifflements, essoufflements) augmente et le risque d’asthme a également tendance à augmenter.

Cette étude confirme que plus l’éleveur est exposé aux poussières, plus le risque de souffrir de symptômes respiratoires chroniques augmente. Elle identifie les activités et lieux particulièrement exposants et donc à risque pour la santé. Elle montre une augmentation des maladies allergiques dont l’asthme entre les deux phases de l’étude, l’hypothèse d’un lien avec l’exposition aux poussières et/ou à d’autres expositions ne peut être exclue.