Évaluation de l’administration de forte dose de gentamicine avant dialyse en hémodialyse chronique - 20/09/16
Résumé |
Introduction |
Les pathologies infectieuses sont la troisième cause de mortalité chez les patients en hémodialyse chronique. L’utilisation des antibiotiques est souvent compliquée en raison de la nécessité d’adaptation de la dose et/ou de l’intervalle entre deux prises avec des risques de sur- et/ou de sous-dosage ce qui expose le patient à des toxicités ou à des échecs de traitements. Du fait de la pharmacocinétique et pharmacodynamique des aminosides, nous avons voulu évaluer un protocole d’administration de forte dose de gentamicine en début de séance.
Patients et méthodes |
Afin d’atteindre les objectifs recommandés de pic de gentamicine (30–40mg/L), nous avons administré 6mg/kg en début de séance en ultrafiltration seule sur 30minutes, le pic était prélevé 30minutes après la fin de la perfusion. Nous avons réalisé un dosage de fin de dialyse puis un taux résiduel en début de séance suivante. Le recueil de données concerne tous les patients consécutifs ayant reçu ce traitement dont les dosages étaient disponibles entre juin 2015 et mars 2016.
Résultats |
Au total 18 patients ont reçu un traitement par gentamicine à la dose de 6mg/kilo. L’âge moyen était de 79ans, 7 femmes et 11 hommes. Les pics moyens obtenus étaient de 29,4mg/L (18–47), les taux de fin de séances étaient de 9,1 (6,1–16,4), les taux résiduels en début de séances suivantes étaient de 5,76 (2,3–13).
Discussion |
Nous avons pu constater qu’en réalisant une injection d’une dose habituelle de 3mg/kg en fin de dialyse, le pic de gentamicine n’atteignait pas l’objectif thérapeutique et que les taux résiduels réalisés en début de séance suivante étaient très élevés. Il est évoqué dans les recommandations de réaliser l’injection plutôt entre 2 et 4h avant la séance ce qui est très difficile à organiser pour des patients ambulatoires en hémodialyse chronique. L’administration en début de dialyse permet d’obtenir un pic satisfaisant, les taux résiduels restant élevés. La durée de traitement était dans notre expérience inférieure à 5jours, ce qui réduit les risques de toxicité. Il est par ailleurs probablement nécessaire d’augmenter la dose de dialyse pour atteindre des taux résiduels plus bas.
Conclusion |
L’administration des aminosides en début de séance pourrait permettre d’obtenir des pics dans les objectifs thérapeutiques chez les patients en hémodialyse chronique.
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Vol 12 - N° 5
P. 298 - septembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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