La préservation sexuelle est une question importante dans le traitement des cancers localisés de la prostate. Une technique d’irradiation visant à préserver la fonction érectile a été mise au point et est évaluée.

Entre 2010 et 2014, 13 patients sans dysfonction érectile initiale ont été pris en charge par RCMI guidée par l’image à des doses entre 74 et 78Gy pour un cancer de la prostate localisé de risque faible à intermédiaire. Trois grains d’or ont été implantés pour une fusion scanographie/IRM et le repositionnement journalier. Une optimisation de dose a été réalisée sur les deux artères pudendales, le bulbe pénien et le corps caverneux (plus une marge de 5mm) afin d’obtenir les doses les plus basses possible. La fonction érectile a été évaluée avec le questionnaire index of erectile function (IIEF5) avant la radiothérapie, à 6, 12 et 24mois. L’absence de dysfonction érectile a été définie par un IIEF5≥20/25, une dysfonction érectile légère par un score entre 17–19 et une dysfonction érectile importante par un score<17.

La moyenne d’âge était de 69,2ans. À la date d’analyse, aucun patient n’a été atteint de récidive biochimique. Le score IIEF5 moyen était de 23,4 [20–25] avant le traitement, 19,5 [5–25] à 6mois, 18,8 [5–25] à 1an et 20,3 [6–25] à 2ans. À 2ans, huit patients (61,5 %) n’avaient pas de dysfonction érectile et deux (13,3 %) une dysfonction érectile légère. Seulement trois patients souffraient d’une dysfonction érectile importante, dont deux ont pu recouvrir une bonne fonction sous sidénafil (scores de 22 et 24).

Les premiers résultats avec cette technique d’optimisation visant à préserver la fonction sexuelle sont encourageants. Malgré une moyenne d’âge de 70ans, 75 % des patients n’avaient pas de dysfonction érectile importante à 2ans. Ce taux augmentait à 92 % après traitement médical.