Adhérence au régime méditerranéen et risque de fragilité chez des personnes âgées vivant à domicile : étude Trois-Cités Bordeaux - 14/10/16
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Des comportements alimentaires sains et en particulier le régime méditerranéen auraient des effets protecteurs contre la fragilité des personnes âgées. Cependant, les deux seules études longitudinales évaluant l’association entre le régime méditerranéen et la fragilité n’ont pas pris en compte d’importants facteurs de risque, comme les performances cognitives et n’ont pas distingué le statut de dépendance de celui de la fragilité. Ainsi, notre but était d’étudier la relation entre l’adhérence au régime méditerranéen et l’incidence de la fragilité à deux ans, indépendamment des performances cognitives dans une population de personnes âgées françaises indépendantes aux ADL vivant au domicile.
Matériel et méthodes |
La présente étude est une analyse secondaire des données bordelaises de l’étude prospective multicentrique Trois-Cités (3C). L’échantillon incluait 560 participants robustes âgés de 75ans et plus, vus en 2009–2010 et réexaminés deux ans après. La fragilité a été définie par la présence d’au moins trois des cinq critères suivants : perte de poids non intentionnelle, fatigue, faiblesse musculaire, lenteur de la marche et faible activité physique. L’adhérence au régime méditerranéen a été estimée à partir d’un questionnaire de fréquence évaluant la consommation hebdomadaire d’huile d’olive, de fruits, de légumes, de produits céréaliers, de poissons, de viandes, de produits laitiers et d’alcool. Le score d’adhérence obtenu (de 0, pas adhérent à 9, hautement) a été analysé en variable continue, ou catégorielle à trois niveaux d’adhérence : faible (score 0–3), modérée (score 4–5) et forte (score 6–9). Des régressions logistiques ajustées sur l’âge, le sexe, l’éducation, le statut marital, le diabète, l’hypertension, les maladies cardio- et cérébrovasculaires, l’indice de masse corporelle, les performances cognitives, la symptomatologie dépressive et le nombre de médicaments ont été réalisées afin d’évaluer l’association entre l’adhérence au régime méditerranéen et l’incidence de la fragilité deux ans après.
Résultats et analyse statistique |
Parmi les 560 participants (moyenne d’âge 81,7ans [ET 4,0]) identifiés comme robustes et indépendants aux activités de base de la vie quotidienne à l’inclusion, 79 participants (14 %) sont devenus fragiles après 2ans. Un plus haut score d’adhérence au régime méditerranéen a été associé à un risque significativement réduit de fragilité (odds ratio [OR]=0,80 ; intervalle de confiance à 95 % [IC] : 0,67–0,96 ; p=0,018 pour 1 point de score). Les personnes âgées ayant la plus forte adhérence au régime méditerranéen (score 6–9) avaient une réduction significative de 68 % du risque de fragilité (IC95 % 28–86 % ; p=0,006) comparées à celles ayant la plus faible adhérence (score 0–3). En ce qui concerne l’incidence de chaque critère de fragilité, une plus forte adhérence au régime méditerranéen (score 6–9) a été significativement associée à un risque réduit de lenteur (OR=0,45 ; IC95 % 0,20–0,99 ; p=0,04), de faiblesse musculaire (OR=0,44 ; IC95 % 0,20–0,98 ; p=0,04) et de faible activité physique (OR=0,39 ; IC95 % 0,18–0,82 ; p=0,01) comparée à une plus faible adhérence au régime méditerranéen (score 0–3).
Conclusion |
Au-delà de ses effets bénéfiques bien établis pour la santé, une forte adhérence au régime méditerranéen pourrait contribuer à prévenir la fragilité, même aux stades tardifs de la vie.
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Vol 30 - N° 3
P. 227 - septembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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