Limiter la sédentarité ou augmenter le niveau d’activité physique sont des objectifs thérapeutiques proposés aux patients obèses sévères. L’activité physique « inclut tous les mouvements effectués dans la vie quotidienne et ne se réduit pas à la seule pratique sportive ». C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, le professeur d’activité physique adaptée (APA) fait partie intégrante des équipes multidisciplinaires dédiées à la prise en charge de l’obésité sévère. Néanmoins, peu de résultats sont disponibles concernant les retombées de ces prises en charge spécifiques.

Évaluer l’effet de l’accompagnement personnalisé d’un professeur d’APA sur le niveau d’activité physique de patients obèses sévères dans une unité ambulatoire spécialisée.

Quarante-cinq patients ont été inclus dans cette étude. Les données ont pu être analysées pour 38 d’entre eux (34 femmes, âge moyen : 47,4ans, IMC moyen : 42,4). Les patients ont bénéficiés d’un accompagnement personnalisé incluant un bilan éducatif partagé et des séances de reconditionnement physique sur ergocycle. Une synthèse réalisée lors de l’entretien final avait pour objectif d’inciter au maintien de la pratique de l’activité physique à la suite de la prise en charge. Une enquête téléphonique (questionnaire auto-construit) a été menée à distance de l’accompagnement, 15 mois en moyenne après la dernière séance (min : 6,7 mois ; max : 23 mois).

Sur les 38 patients, 30 (79 %) déclarent avoir maintenu une activité physique à la suite de leur prise en charge, 24 d’entre eux (63 %) déclarent poursuivre la pratique d’une activité physique au moment de l’enquête. Parmi ces derniers, 13/24 (54 %) pratiquent de façon encadrée en club ou en association, 12/24 (50 %) rapportent pratiquer une activité physique autonome, et 11/24 (45 %) affirment être plus actifs au quotidien. Les principaux leviers rapportés par les patients « devenus actifs » sont les suivants :

– l’accompagnement concret et personnalisé qui leur a permis de découvrir des activités adaptées (36 %) ;

– le plaisir de pratiquer une activité physique (36 %) ;

– l’aide à l’orientation vers une structure de ville (27 %).

L’accès à la pratique concrète d’une activité physique, accompagnée par un professeur d’APA, semble être un moyen d’aider les patients obèses sévères inactifs à augmenter leur niveau d’activité physique. Ces résultats préliminaires mériteraient d’être confirmés par une étude prospective de plus grande envergure.