Impact sur la qualité de vie et comorbidités psychiatriques chez les patients avec un prurigo nodulaire en Europe - 23/11/16
Résumé |
Introduction |
Le prurigo nodulaire est une dermatose très prurigineuse caractérisée par la présence de nombreux nodules excoriés répartis symétriquement, qui reste mal comprise et assez rare. Le but de cette étude était d’analyser le retentissement et les comorbidités chez les patients avec un prurigo nodulaire.
Matériel et méthodes |
Les données provenaient d’une étude prospective multicentrique (13 pays européens) incluant 4635 patients consécutifs issus de services de dermatologie et 1359 sujets contrôles. Les patients étaient examinés par un dermatologue, et tous les participants remplissaient le même questionnaire : données démographiques, comorbidités, l’échelle validée Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS) et des questions sur les idées suicidaires.
Résultats |
Parmi les patients atteints de maladies dermatologiques, 27 patients (0,58 %) présentaient un prurigo nodulaire, parmi lesquels 59,3 % d’hommes, et avec un âge moyen de 57ans. Le prurit était coté à 7,43/10 en moyenne. Un faible niveau d’éducation était plus fréquemment retrouvé chez les patients avec un prurigo (60,9 %) que chez les contrôles (27,8 %) (p=0,002). Le retentissement mesuré par le score Dermatology Life Quality Index (DLQI) était extrême chez 6 patients, très important chez 7 patients, modérément élevé chez 4 patients. La comorbidité psychiatrique était plus fréquente chez les sujets avec un prurigo nodulaire, que chez les patients souffrant d’un psoriasis ou les sujets contrôles, en particulier pour ce qui concerne la dépression (respectivement 30,4, 3,8 et 4,3 %), l’anxiété (39,1, 22,7 et 11,1 %) et les idées suicidaires (21,7, 17,3 et 8,3 %). Les pathologies cardiaques (25 %), respiratoires (17,4 %), diabète (17,4 %) étaient significativement plus fréquentes que chez les contrôles (respectivement 7,4, 4,5 et 2,3 %), mais pas les pathologies rhumatologiques.
Discussion |
Le prurigo nodulaire, caractérisé par un prurit intense est associé à un fort retentissement et une comorbidité variée. Il survient généralement à un âge moyen et est souvent considéré comme plus fréquent chez les femmes, alors que notre étude montre une nette prédominance masculine. Dans notre étude, la dépression, l’anxiété et les idées suicidaires sont très fréquentes, plus que chez les sujets contrôles et que chez les patients avec un psoriasis. Il est important d’évaluer ces troubles psychiatriques associés et les prendre en charge. Il existe probablement un cercle vicieux car le prurit intense altère fortement la qualité de vie et favorise la survenue de troubles psychiques, ceux-ci conduisant aussi à une perception accrue du prurit.
Conclusion |
Notre étude est la première évaluant l’impact du prurigo sur la qualité de vie. Le retentissement majeur et la comorbidité variée incitent à développer la recherche sur le prurigo nodulaire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anxiété, Prurigo nodulaire, Qualité de vie
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004. |
Vol 143 - N° 12S
P. S266 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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