La Sclérose en plaques (SEP) est une maladie neurologique chronique affectant la qualité de vie (QV) du patient. Cet impact ne semble pas être lié à la seule gravité clinique de la maladie. L’humeur y aurait un rôle important, notamment la dépression et la colère.

Évaluer et comparer l’impact de la colère, l’anxiété et la dépression sur la QV chez les patients atteints de SEP.

Trente-six patients atteints de SEP ont répondu à 3 auto-questionnaires : l’ARS (Anger Rumination Scale/Echelle de Rumination de colère), le HADS (Hospital Anxiety Depression Scale) et le WHOQoLBREF. Des données de l’évolution de la SEP ont été recueillies des dossiers des patients ayant participé à l’étude. La QV des patients a été évaluée et corrélée avec les données recueillies.

La colère était significativement associée à la QV dans la SEP. Des niveaux élevés de dépression prédisent dans notre étude une QV détériorée dans tous les domaines. La colère est positivement corrélée à la dépression et semble avoir un pouvoir prédictif sur celle-ci. Par ailleurs, la colère est fortement prédictive d’une symptomatologie anxieuse, elle-même corrélée à une baisse de la santé psychologique et la QV dans son volet environnemental.

La gravité clinique de la SEP conditionne fondamentalement la QV du patient. Celle-ci reste cependant tributaire d’autres paramètres comme la dépression et l’anxiété. La colère détériore la QV et représente donc un symptôme à rechercher et à prendre en charge. Cette relation colère/QV, signalée dans quelques études concordentes avec la nôtre, devrait être mieux élucidée par des études sur des populations plus larges.

La colère du patient SEP nuit à sa QV et devrait donc être recherchée au même titre qu’une dépression ou une anxiété. Sa prise en charge adaptée semble nécessaire afin de garantir la meilleure QV possible.