Les objets connectés s’insinuent progressivement dans notre quotidien. Ils permettent en pratique de quantifier un ou plusieurs paramètres donnés pour mieux se connaître. Ils vont ainsi permettre de suggérer une action en réponse à la connaissance de ces paramètres dans le but d’améliorer notre état de santé. La distinction entre objet connecté dédié au bien-être et dispositif médical connecté centré sur un indicateur majeur de la sévérité d’une maladie chronique apparaît assez floue dans l’exemple de l’artériopathie oblitérante de membres inférieurs (AOMI) où les objets connectés vont s’intéresser au suivi de la marche.

Les études observationnelles, réalisées chez des sujets ayant choisi de suivre volontairement leur activité de marche à l’aide d’objets connectés, montrent que les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, à savoir faire au moins 10 000 pas par jour, n’étaient suivies que par une frange très marginale de la population. En revanche, le simple fait de suivre régulièrement cette activité de marche était un facteur stimulant, à l’origine d’une augmentation de la distance de marche parcourue quotidiennement. De même, le fait de participer à un « challenge » avec au moins deux autres personnes contribuait à augmenter progressivement la distance parcourue de tous les « challengers ».

C’est en s’appuyant sur ces données que deux études utilisant des objets connectés ont été initiées en médecine vasculaire dans l’AOMI : « En Avant Marche » cherchant à définir les caractéristiques de marche des artériopathes et projet « MACAO » visant à aider l’artériopathe dans son entraînement à la marche.

Les difficultés rencontrées dans l’AOMI sont de 2 ordres : l’utilisation encore limitée des smartphones dans la population concernée et la nécessité, dans le décompte quotidien des pas, de ne prendre en compte que la marche active en éliminant l’activité relevant du piétinement, notion qui nécessite un retraitement spécifique des données.

En pratique, l’utilisation d’objets connectés pourrait s’avérer utile dans l’aide à l’auto-entraînement à la marche de l’artériopathe ou la poursuite d’un entraînement initié en centre spécialisé, en fournissant au médecin des données objectives sur les habitudes de marche des patients, lui permettant de promulguer des conseils adaptés.