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La place de la médecine interne, point de vue des médecins généralistes de Midi-Pyrénées - 22/05/17

Doi : 10.1016/j.revmed.2017.03.160 
M. Caux , F. Gaches, M. Michaud
 Médecine interne, hôpital Joseph-Ducuing, Toulouse 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La médecine interne n’est pas une spécialité d’organe et a une histoire récente, elle a ainsi une place particulière dans le système de santé français. Nous rapportons ici les résultats d’une étude ayant pour but de décrire le point de vue des médecins généralistes de la région Midi-Pyrénées concernant le recours à la médecine interne en soins primaires. Nous avons mis ce point de vue en perspective avec celui des internistes.

Matériels et méthodes

Nous avons réalisé une étude épidémiologique, observationnelle, descriptive, transversale, à partir d’un questionnaire adressé par e-mail aux médecins généralistes de la région Midi-Pyrénées. L’objectif principal était de décrire la vision de ces médecins généralistes concernant la médecine interne. L’objectif secondaire était de décrire le point de vue des médecins internistes sur les mêmes thématiques.

Résultats

L’envoi du questionnaire a été fait à 4197 médecins généralistes et 34 médecins internistes. Nous avons recueilli 311 réponses de généralistes et 13 réponses d’internistes. Ce recueil a été effectué du 11 juillet au 13 septembre 2016. Quatre-vingt-deux pour cent des médecins généralistes ont un médecin interniste dans leur réseau, 55,6 % font appel à eux environ une fois par trimestre. À la question « dans quelles situations pensez-vous avoir besoin de faire appel à un interniste » 93,6 % des généralistes répondent les situations diagnostiques complexes (100 % des médecins internistes) et 92,4 % les maladies systémiques (100 % des médecins internistes). Quatre-vingt-deux pour cent des généralistes estiment savoir « assez bien » ou « parfaitement » quand faire appel à un médecin interniste ; 46 % des internistes répondent que les généralistes savent « assez difficilement » ou « pas du tout » quand faire appel à eux. Pour 47 % des généralistes, l’accessibilité à un avis de médecine interne est « assez difficile » ou « difficile ». Les médecins généralistes font appel aux médecins internistes « plutôt après » les spécialistes d’organe (47,3 contre 23,3 % avant). À la question ouverte « quelles différences faites-vous entre médecine polyvalente et médecine interne » 17 % des internistes ne font pas de différence contre 5 % des généralistes. Les termes qui reviennent le plus fréquemment pour caractériser la médecine interne sont les notions de « maladies de système », « auto-immune » ou « rares » (50 % des internistes ; 31 % des généralistes) puis les termes « complexe » ou « expertise » (42 % ; 23 %). Au sujet des maladies rencontrées en médecine interne, 63 % des médecins généralistes estiment ne pas avoir les connaissances suffisantes pour le suivi et les complications de ces maladies ; 100 % des internistes estiment avoir un rôle à jouer dans la formation des généralistes à ce sujet ; 77 % des internistes ne proposent pas de support d’information aux généralistes. À la question « estimez-vous que la médecine interne et la médecine générale sont deux spécialités proches ? » 49 % des généralistes répondent « assez proches » ou « très proches » contre 30 % des internistes.

Discussion

Une grande majorité de médecins généralistes ont un médecin interniste dans leur réseau mais ils ne font pas appel fréquemment à eux. Certaines circonstances sont communément admises comme étant un motif de recours à la médecine interne comme les situations diagnostiques complexes et les maladies systémiques ; on retrouve ces résultats dans des études antérieures. Au-delà de ces deux situations, les réponses sont plus mitigées tant du côté des généralistes que des médecins internistes eux-mêmes. La médecine interne est une spécialité dont la place dans le système de soins n’est pas aussi claire que celle des spécialités d’organe. D’ailleurs environ la moitié des médecins internistes répondant estiment que les médecins généralistes éprouvent des difficultés à savoir quand faire appel à eux. Les médecins généralistes font appel aux médecins internistes « plutôt après » les spécialistes d’organe peut-être parce que près de la moitié d’entre eux jugent « assez difficile » ou « difficile » l’accès auprès d’eux. Cette étude a permis de mettre en lumière des disparités entre le ressenti des médecins généralistes sur la pratique de la médecine interne et la vision de ces médecins internistes. Les limites de ce travail sont les limites habituelles des études par questionnaire.

Conclusion

Cette étude exploratoire met en évidence la vision des médecins généralistes sur la médecine interne. Elle ouvre des perspectives d’études complémentaires, notamment au niveau national, afin de préciser encore plus la place de la médecine interne dans le système de soin français.

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Vol 38 - N° S1

P. A129 - juin 2017 Retour au numéro
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