Cas groupés de leptospirose parmi des kayakistes, Ille-et-Vilaine, 2016 - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Le 9 septembre 2016, un club de kayak de la Vilaine a signalé à l’ARS Bretagne sept adhérents ayant présenté des symptômes compatibles avec une leptospirose depuis juillet 2016. Des investigations humaines et animales ont été entreprises pour évaluer l’origine et l’ampleur de l’épidémie, et guider les mesures de gestion.
Matériels et méthodes |
Une recherche active des personnes ayant présenté des signes compatibles avec la leptospirose entre juin et octobre 2016 a été initiée auprès des clubs de kayak de la Vilaine, des laboratoires avoisinants, des hôpitaux et des médecins généralistes. Les cas ont été interrogés à l’aide d’un questionnaire standardisé. L’analyse a été limitée aux patients rapportant une exposition à la Vilaine. Le CNR a réalisé des analyses PCR, Elisa et MAT pour confirmer les diagnostics de leptospirose. Des animaux sauvages présents dans la zone concernée ont été piégés avec recherche de leptospire via PCR et MAT.
Résultats |
Quatorze cas de leptospirose ont été identifiés : 7 cas confirmés biologiquement par le CNR, 1 cas probable avec un prélèvement initial positif sans confirmation du CNR, et 6 cas possibles avec des signes cliniques évocateurs sans confirmation biologique. Les symptômes les plus fréquents étaient de la fièvre, des frissons, des maux de tête, des signes digestifs et des douleurs musculaires ou articulaires. Tous les cas étaient kayakistes et avaient eu des contacts étroits avec les eaux de la Vilaine. Les analyses microbiologiques chez les cas ont mis en évidence une seule espèce L. kirschneri de sérogroupe grippotyphosa. Parmi les 38 animaux sauvages capturés, l’ADN de leptospires a été détecté chez 9 d’entre eux. Trois espèces de leptospires (L. interrogans, L. wolffii et L. borgpetersenii), différentes de celle incriminée chez les cas humains, ont été détectées. Des mesures de gestion ont été mises en place immédiatement (fermeture de la zone, sensibilisation des professionnels de santé, information des mairies et clubs de kayaks, captures de ragondins).
Conclusion |
L’investigation a mis en évidence la survenue d’au moins 14 cas groupés de leptospirose parmi des kayakistes entre juin et septembre 2016. Des regroupements comparables ont été rapportés dans des départements d’outre-mer mais les cas groupés de leptospirose sont rares en métropole. Cette épidémie est survenue dans un contexte environnementale défavorable (prolifération de rongeurs aquatiques, été 2016 chaud et sec). Des mesures de gestion permettant de prévenir un nouvel épisode seront à mettre en œuvre sur la Vilaine.
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Vol 47 - N° 4S
P. S114 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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