L’EEG est un examen indispensable pour de nombreuses indications neurologiques chez l’adulte et l’enfant. Il n’est malheureusement pas accessible pour certains patients trop éloignés des laboratoires d’électrophysiologie réalisant cet examen. La télétransmission des EEG pourrait permettre de répondre à cette problématique. Pourtant, elle peine à se mettre en place en France, en grande partie du fait de contraintes financières. Les retours d’expériences sur le terrain (Bordeaux, Lille, Paris) et l’enquête de la pratique de la transmission des EEG à distance en France montrent les difficultés de fonctionnement et la nécessité de faire appel à une plus grande normalisation des processus. Certains acteurs de terrain en ont pris conscience et leur action confirme le caractère essentiel de l’implication des professionnels de santé dans les transformations de l’organisation des soins. Le financement des projets de télé-EEG reste difficile et peu connu des acteurs de santé. Il peut être initié, par des appels à projets classiques (PHRC) ou plus spécifiques (PFLSS, FEDER, FIR…), ou encore par les ARS régionales. En revanche, la pérennisation de ces financements n’est le plus souvent pas assurée, mettant en péril des organisations qui se sont développées grâce à l’initiative des acteurs de santé. Nous montrons que l’établissement de ces normes suppose une contribution de l’État dans un effort de normalisation des pratiques, essentiel à la pérennité des réseaux de santé. L’État doit dépasser son rôle de prescripteur des normes, pour endosser le rôle d’État-partenaire, capable d’accompagner les besoins du terrain, résolvant ainsi le paradoxe entre liberté des acteurs de terrain et normalisation.