Insuffisance rénale aiguë obstructive sur lithiases bilatérales secondaires à la sulfadiazine : à propos d’un cas - 16/09/17
Résumé |
Introduction |
Environ 1 % des lithiases urinaires sont d’origine médicamenteuse. Nous présentons un cas d’insuffisance rénale aiguë obstructive compliquant la prise de sulfadiazine, découverte 12jours après l’initiation du traitement, avec identification des cristaux par analyse pharmacologique.
Observation |
Il s’agit d’une patiente de 71 ans, présentant une myélodysplasie ayant nécessité une allogreffe en juillet 2016. Les suites de la greffe ont été marquées par une GVH corticorésistante traitée par ruxolitinib, puis par l’apparition en mars 2017 d’un syndrome confusionnel et de troubles mnésiques, faisant suspecter une toxoplasmose. Un traitement par pyriméthamine (50mg/j)–sulfadiazine (1g toutes les 4heures) est initié. Le reste de son traitement comportait de l’amoxicilline 2g/j, du valganciclovir 1800mg/j (pour une réactivation CMV), prednisone 30mg/j, ruxolitinib 20mg/j, folinate de calcium 25mg/j et l2 vétiracétam 1000mg/j. Douze jours après l’introduction de la sulfadiazine, elle présente une insuffisance rénale aiguë (IRA) avec une créatininémie à 176μmol/L, associée à une microhématurie et une protéinurie modérée, motivant l’arrêt de la sulfadiazine, de la pyriméthamine et du valganciclovir. Trois jours plus tard, la créatininémie est contrôlée à 595μmol/L. L’échographie rénale retrouve une dilatation bilatérale des cavités pyélocalicielles. Le scanner confirme la présence de lithiases bilatérales légèrement hyperdenses et de tonalité non calcique, faisant suspecter une lithiase d’origine médicamenteuse. Après dérivation par sondes JJ bilatérales, l’évolution est favorable sur le plan néphrologique. Une analyse pharmacologique urinaire a révélé la présence de sulfadiazine et de son métabolite (N-4 acétylsulfadiazine). L’identification des cristaux objective la présence de cristaux de sulfadiazine, confirmant le diagnostic d’IRA obstructive secondaire à la prise de sulfadiazine.
Conclusion |
La sulfadiazine est utilisée en première intention dans le traitement de certaines infections opportunistes, comme la toxoplasmose ou la nocardiose. Son élimination est essentiellement rénale. L’apparition d’une insuffisance rénale aiguë chez un patient traité par sulfadiazine doit faire évoquer une étiologie obstructive, liée à la cristallisation de la molécule et de ses métabolites, responsable de la formation de lithiases. Elle peut être prévenue par une hydratation adaptée avec alcalinisation.
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Vol 13 - N° 5
P. 367 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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