Évaluation du dépistage de la surdité en période néonatale - 09/03/08
I. Souksi-Médioni [1],
M. Ouchtati [1],
J. Dendale [1],
D. Amram [1],
M. Mondain [1],
P. Sarda [2]
Voir les affiliationsLa surdité néonatale est une affection fréquente dont la prévalence est estimée à 3/1 000. Son retentissement sur le langage impose une prise en charge précoce, d'autant qu'il existe une période critique, liée à la plasticité cérébrale, durant laquelle une stimulation sensorielle aboutit à une fonction cérébrale organisée. Aussi est-il actuellement recommandé de réaliser un dépistage ciblé de la surdité en période néonatale.
Le but de cette étude est de préciser les facteurs de risque de surdité nécessitant impérativement un dépistage précoce, mais aussi d'évaluer les pratiques de dépistage de la surdité dans les différents centres accueillant des nouveau-nés de la région Languedoc-Roussillon.
Quatre cent soixante cinq nouveau-nés, hospitalisés en néonatalogie à Montpellier du 6 janvier 1999 au 5 janvier 2000, ont bénéficié d'otoémissions acoustiques provoquées (OEP) réalisées de façon systématique au cours de leur hospitalisation. Trente avaient des OEP absentes. Après contrôle, il persistait une absence de réponse chez 24 nouveau-nés pour lesquels des potentiels évoqués auditifs ont été réalisés mettant en évidence 3 cas de surdités profondes, 9 moyennes et 9 légères. Les facteurs de risque prépondérants étaient la prématurité, l'hypotrophie, la nécessité d'une réanimation (pathologie respiratoire, souffrance neurologique), la présence d'une anomalie cranio-faciale.
La politique de dépistage mise en place dans les différents centres est très variable selon les structures. Des otoémissions acoustiques sont pratiquées de première intention dans 13 des 20 centres, des potentiels évoqués auditifs dans 3 centres, des tests subjectifs dans les 4 autres. Six centres réalisent ce dépistage selon les recommandations préconisées. Cinq de ces six centres correspondent aux services de niveau 3 et 2 de la région. Parmi les quatorze autres structures, les principaux critères de dépistage sont la prématurité, l'existence d'antécédents familiaux de surdité (14/14), la nécessité d'une réanimation initiale (4/14), d'un traitement par aminosides (2/14).
Conclusion : La majorité des enfants à risque semble être dépistée ; cependant le dépistage ciblé n'apparaît pas adapté aux centres de niveau 1 où ces enfants représentent un faible pourcentage et échappent le plus souvent au dépistage.
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Vol 31 - N° 2
P. 210-211 - avril 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.